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La cariole !

Publié le par Eric Bertrand

J’ai parlé de l’importance des accessoires dans cette pièce et notamment dans la scène du prologue. La marionnette Angelika a déjà été présentée en image… Dans la suite logique de la dernière répétition amplement déclinée ces jours-ci, je mets en ligne l’un des accessoires importants qui va accompagner l’apparition scénique de Francesca et Carolina : la cariole… Je rappelle que les conteuses font une entrée en scène fracassante et passablement ridicule ! D’où l’idée de cet « engin » récupéré du vieux chaîs rétais de mes arrières-grands-parents.
              On appelait ça « la chignole » et, sur les petites routes de Ste Marie de Ré, j’en ai fait des tours là-dedans avec les cousins cousines un peu plus agés que moi ! Voilà que « la chignole » reprend du service ! En l’occurrence, les Siciliens sont attachés à la culture et les vieilles « charettes » font partie du patrimoine…
 
Prologue
 
Entre sur scène (avec fracas), une femme aux cheveux blancs qui souffle dans un clairon et qui tire une charrette, c’est Carolina : juchée sur cette charrette, en position de bonze, une autre femme aux cheveux blancs, c’est Francesca. Elle est noyée dans une grande robe de chambre qui accentue son allure solennelle.
Carolina s’arrête au milieu de la scène, des enfants et des adolescents ont accouru, ils forment un cercle autour de la charrette.
 
Carolina : adesso, un spettacolo unico ! Stasera per i bambini e per i giovani, un spettacolo unico ![1]C’est la soirée de la conteuse ! “La Beffana sotto le stelle” ! Chaque été, « la Beffana sotto le stelle » revient sur la place du village ! C’est l’été sicilien qui recommence et les toiles de la tradition sont brodées dans le ciel ! Elle fait un signe en direction de la charrette. Accrochez-vous bien, car Francesca tient l’aiguille !
Francesca : elle jaillit de la charrette.
Et Carolina donne le tissu ! Bienvenue les enfants !… C’est incroyable comme certains d’entre vous ont grandi ! On ne voit pas le temps passer ! Mais vous êtes toujours aussi fidèles !
 
HPIM0230.JPG 
Ci manca Francesca e Carolina per il mercato !


 
 
 
Rubrique Goncourt : interview Amélie Nothomb
 
Une collègue a envoyé le bilan d’interview d’Amélie Nothomb à Rennes, je la fournis en plusieurs épisodes.
 
Interview d’Amélie Nothomb. Rencontre du 11 octobre. (1)
 
Comment vous décririez vous en un seul mot ?
 
Hou la ! C’est vache comme question, j’ai vraiment envie de vous la renvoyer. Si vous deviez me décrire en un seul mot qu’est ce que vous diriez ? J’a tellement peu de perception de moi.
 
Armandine : Moi je dirais déjantée.
Mathilde : Géniale.
Anna : Talentueuse.
Pierre : Et mystérieuse.
 
Bon alors je préfère m’en remettre a votre jugement je crois que j’y gagne beaucoup !
 
Avez-vous tenu un journal intime dans votre jeunesse ? Qui aurait été comme un déclencheur.
 
Eh bien non parce que justement je suis une grande paranoïaque, et je suis absolument sûre que si j’avais tenu un journal intime quelqu’un aurait chercher et réussi à le lire. Je suis absolument sûre que si j’avais surpris ce quelqu’un en train de lire mon journal je n’aurais pas pu m’empêcher de l’assassiner. Donc dans le but de ne pas assassiner mon prochain, je n’ai pas écrit de journal intime.
 
Donc vous vous êtes inspirée de vous pour le personnage dans Journal d’Hirondelle ?
 
Oui mais de toutes les composantes de moi, je suis aussi bien Urbain qu’Hirondelle ou que Youri, je me donne pour devoir d’assumer tout mes personnages. Ils doivent tous avoir leur légitimité. Même quand le pire d’entre eux entre en scène je dois accepter d’être lui parce que sinon on ridiculise ses personnage, je les assume tous.
 
Ce n’est pas trop dur de s’appeler Amélie Nothomb ?
 
C’est une question intéressante, il y aurait beaucoup de façons d’y répondre. Il faut quand même voir que même si c’est difficile c’est quand même surtout un cadeau. Tant de gens écrivent, tant de gens voudraient être publiés, quand ils le sont tellement voudraient que ça marche pour eux, j’ai un peu l’impression d’avoir gagné au Loto, je trouve que se serait un petit peu insupportable que je me plaigne. Je ne dis pas qu’il n’y a pas des aspects difficiles mais je vois ça plutôt comme un privilège. Il y a aussi une autre façon de répondre a cette question c’est que je viens de Belgique ou mon nom était lourd à porter pour diverses raisons, et j’ai voulu être publiée sous pseudonyme quand je suis arrivée en France pour tenter d’être publiée, et l’éditeur m’a dit « Vos histoire belco-belges je m’en fiche complètement, moi je trouve que Nothomb ça sonne bien donc j’oublie votre désir de pseudonyme et vous vous appellerez de votre vrai nom Amélie Nothomb » A ce moment je l’ai mal vécu, et pendant les premières années en Belgique toutes mes interviews commençaient mal parce que on me disait toujours « Qui êtes-vous par apport à tel ou tel Nothomb », j’avais toujours ce poids sur mes épaules et maintenant ce n’est plus le cas même en Belgique ils ont oublié tout ce que ce nom cachait de lourd à porter comme si maintenant Nothomb en Belgique signifiait Amélie. Alors je le vis comme une très grande victoire car c’est comme si cette notoriété avait effacé les notoriétés plus lourdes à porter qui m’ont précédée dans mon pays.
 
 
Comment expliquez vous cette notoriété ?
 
 
L’expliquer j’en suis incapable, franchement je vous le dit avec une sincérité absolue si on m’avait dit à votre âge que cette histoire aller m’arriver, je ne l’aurais jamais cru et je ne pense pas non plus que je l’aurais souhaité. Quand j’ai tenté la publication je ne m’attendais même pas a être publiée. Quand j’ai été publiée je m’attendais encore moins à ce que ça marche ! Donc je dois dire que je vis ça avec une stupéfaction qui me fait peur parce que je trouve que chaque année c’est plus incroyable. Parce que sommes des gens qui deviennent célèbres, et il y en a plus chaque année, mais le plus étonnant c’est que ça dure. Le plus difficile ce n’est pas seulement valable pour la notoriété, c’est valable pour tout, pour l’amour pour l’amitié, le plus difficile en tout c’est de durer ! Et de voir que ça dur c’est certainement ce qu’il y a de plus incroyable dans l’affaire !
 
Justement par rapport à cette notoriété comment vous le vivez ? Comment vous l’expliquer ?
 
Alors l’expliquer j’en suis incapable ! Franchement je vous le dis avec une sincérité absolue si on m’avait dit à votre âge par exemple que cette histoire allait m’arriver mais je ne l’aurais jamais cru et je ne pense pas non plus que je l’aurais souhaiter... Quand j’ai tenté la publication je ne m’attendais même pas à être publiée et quand j’ai été publiée je ne m’attendais encore moins à ce que ça marche ! Donc je dois dire que je vis ça avec une stupéfaction qui ne cesse pas parce que je trouve que chaque année c’est plus incroyable parce que des gens qui deviennent célèbres il y en a chaque année. Mais le plus étonnant c’est que ça dure, ça ce n’est pas fréquent le plus difficile c’est pas seulement valable pour la notoriété c’est valable pour tout. C’est valable pour l’amour c’est valable pour l’amitié ; le plus difficile en tout c’est de durer et de voir que ça dur, c’est sans doute le plus incroyable dans l’affaire...
 
Mathilde : Et justement vous dites qu’à notre âge jamais vous ne vous seriez imaginer vivre comme ça, comment vous étiez à notre âge ?
 
Ouh ! J’étais très mal. J’imagine que vous avez seize ans j’étais pas si bien que vous ! J’étais en train de sortir d’une très longue et très douloureuse anorexie, j’avais des problèmes de santé à n’en plus finir. Je n’avais aucun ami j’était extraordinairement seule, heureusement que j’avais une sœur parce que si je n’avais pas eu de sœur je n’aurais eu aucune compagnie...
 
C’est la « Juliette » dont vous parlez dans « Biographie de la faim » ?
 
Voilà, exactement ! Oh je vois que vous avez lu d’autres livres de moi...
Franchement quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard moi je me souviens je me disais « mais comme si j’avais un avenir » Je n’était pas punk physiquement mais je l’étais dans ma tête en ceci que vraiment « no futur » ! Le seul avenir que je pouvais endosser c’était l’idée de retourner au Japon. Pour moi vivre au Japon c’était une ambition suffisante : c’était le pays de ma naissance, c’était le pays de mes premiers souvenirs je me disais si tu peux ne serait-ce que retourner sur cette terre tu seras sauvée et peu importe de là tu feras n’importe quoi. C’est ce qui s’est passé d’ailleurs je suis retournée au japon et vraiment j’ai fait n’importe quoi et tellement n’importe quoi que même moi avec mon peu d’ambition, non comme même … Dame pipi c’était...
 
Réaction de collègue :
Un petit mot pour vous faire part d'une expérience nouvelle et
exceptionnelle dans une carrière de "petit prof du secondaire" liée au
"Goncourt" ! Par le biais de la chargée de communication de la fnac de
Nantes qui vraiment s'active, nous propose des tas d'idées et vient nous
rendre visite régulièrement, nous avons été 3 élèves et moi "les invités
"d'une émission de télévision en direct sur Télé 7 (chaîne de télé locale)!
quelle angoisse... séance maquillage et questions en direct et non préparées
sur les modalités du Goncourt avec un journaliste , il faut les dire très
sympa; de plus 10 élèves étaient invités en régie pour découvrir le
fonctionnement d'une émission! je crois que j'étais aussi détendue que le
jour de l'oral du CAPES, c'est vous dire! mais quelle aventure !! du coup
toute la classe est invitée à la même émission la semaine du 20 novembre
pour parler des votes et du lauréat, qui peut parler de sclérose de
l'enseignant au
bout de 23 ans dans de telles conditions? je peux vous
garantir que les élèves sont fous de joie et regonflés à bloc pour continuer
leur lecture!
 

 
 
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