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Lady Macbeth à coups de jambé

Publié le par Bertrand

         Jouer le tragique… Incarner une héroïne tragique à la dimension de Lady Macbeth… C’est le souci du moment et Julie s’y livre avec beaucoup d’application et de talent mais il reste un long chemin à parcourir et je suis sûr qu’elle va y arriver.

Cette question du rapport entre le personnage et l’actrice qui l’incarne était déjà dans la pensée même du personnage de Ronald Mac Donald lorsqu’il flatte Rebecca à la scène 4 de l’acte 1 : 

 

Ecoute-moi ! Lorsque j’ai monté Macbeth, si je t’ai choisie, toi, plutôt que Heather, Lou, Suzy ou Diana, c’est parce que, dés la première audition, j’ai compris que tu étais une actrice exceptionnelle !... Est-ce que tu comprends ça ? Quand je t’ai vue jouer Lady Macbeth, comment te le dire, j’ai deviné autre chose en toi ! Quelque chose qui me fascine…         Pour donner la mesure du tragique, il faut en effet que la comédienne devienne une espèce de génie du lieu. « Cet endroit saigne la vérité brute » dit Ronald. Comment y parvenir ? C’est aussi l’objet de cet atelier de théâtre. Monter une tragédie n’est pas simple et le défi nécessite des efforts permanents des deux côtés. 

 

 

         Montrer une version de Macbeth aux élèves, nous y songeons de plus en plus avec Liliane, une version ou du moins un extrait… Nous disposons à l’heure actuelle de deux versions : celle d’Orson Welles et celle de la Royal Shakespeare Company. Très prochainement, nous les programmons. 

 

         Et puis il y a cette idée qui m’est venue pendant la nuit : au moment où Rebecca « rentre en transe » et dit le texte de Lady Macbeth, Ronald pourrait jouer du jambé, non pour accompagner la voix mais pour « anticiper » les « démons » qu’invoque le personnage. Cela favoriserait cette furie dont a besoin Julie et cela créerait une ligne de démarcation entre le personnage de Rebecca qui crie son amour à Ronald et le personnage de Lady Macbeth… Le rythme du jambé pourrait faire battre la pulsation du texte dans le corps de la comédienne et lui permettrait ensuite de s’embraser…

 

 

« Je me défie de ta nature, Macbeth ! Elle est trop pleine du lait de la tendresse humaine pour que tu saisisses le plus court chemin. Tu as de l’ambition et tu n’as pas la cruauté qui devrait l’accompagner ! Venez, venez, esprits qui assistez les pensées meurtrières ! Débarrassez-moi de mon sexe ! Et de la tête aux pieds, remplissez-moi toute de la plus atroce cruauté ! Epaississez mon sang et fermez en moi tout accès à la pitié ! Venez à mes seins de femme prendre mon lait changé en fiel, vous, ministres du meurtre ! Que mon couteau aigu ne voie pas la blessure qu’il va faire ! »

 

  Highlands of Scotland...

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