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Les bonnes librairies

Publié le par Bertrand

                   Souchon le chantait, c'était « Rive Gauche à Paris »… Les lieux de l'expression spontanée de l'art, lieux de bouquinistes, lieux de cafés littéraires et de boîtes de jazz fréquentés par Boris Vian. Les marchands de malappris qui ailleurs ont déjà tout pris viennent vendre leurs habits en librairie ». Les mots inspirés, ça ne se cache pas dans les plis des doublures, ça ne se vend pas, ça ne s'invente pas, « ça s'écrit à la trompette ».
                   Quand on est dans une ville, les magasins se ressemblent tous, les livres sont dans les rayons des grandes surfaces et les libraires accrochent sur la chemise des vignettes comme les vendeuses de supermarchés. Elles s'appellent Élodie, Chloé, Anaïs, elles portent de jolis prénoms et un air souvent antipathique.
                   Rentrer dans une bonne librairie, c'est rentrer en utopie. Après un itinéraire accidenté, on y accède enfin. On laisse derrière soi la rumeur, la fumée et les gaz d'échappement, on franchit le seuil. Le livre est la mine et la plume est un filon.
                   Pour un auteur, la rencontre avec des lecteurs potentiels est toujours un moment précieux. Le libraire qui programme de petites manifestations au sein de son magasin le fait parce qu’il aime les livres, leur contenu, le cheminement périlleux qui a conduit à leur réalisation. Sa déambulation parmi les livres a quelque chose de ritualisé, il effleure les pages, retourne les quatrièmes de couverture, invite à une complicité, à un coup de cœur. Et quand il invite un auteur, il jubile parce que c’est l’occasion d’un dialogue avec les lecteurs.
                   C'est dans ce contexte que je retourne samedi 28, à 11h00, à la librairie du château à Pontivy, tenue par Mme Audrain. Une première fois, à son initiative, j’avais participé à une lecture publique qui se tenait sur le devant de la librairie, juste à deux pas du château. Elle offrait un verre. En échange, il fallait simplement faire couler les mots. C'était un soir de juin, une vingtaine de lecteurs tenaient leur livre dans les mains, les martinets passaient vite dans le ciel bleu, faisaient voltiger les mots choisis, les mots lus dans l’étroit périmètre d’un Eldorado de tombée de nuit ; « si tendre soit la nuit, elle passe ».
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A good place to read...
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