L’interview est donc terminée et je reviens au journal de l’événementiel avant de retrouver l’Ecosse. J’ai donc été invité samedi dernier au café littéraire de
Dinan. Le charme de ce type d’animation, si on la compare aux traditionnelles signatures, c’est de pouvoir aborder en profondeur le contenu d’un livre, d’abord parce qu’il y a, de la part du
public, l’attente d’un exposé de présentation, ensuite, parce que ceux qui sont venus ont des questions précises à poser. Ils ont lu le livre ou ont l’intention de l’acheter. Ils
réagissent à des éléments de l’exposé.
Edouard, le libraire, a créé une ambiance conviviale. Les tables sont arrangées de façon à
favoriser l’écoute de l’intervenant. Il propose des boissons à chacun, fait circuler le livre… La conversation roule sur l’implication des comédiens dans leur rôle, sur l’intérêt
du tragique et bien évidemment, sur Macbeth. Il y a là des Britanniques : Dinan est une ville qui les attire ! Et ils connaissent leur Shakespeare sur le bout
des doigts !
Ils sont surpris par le dénouement de l’œuvre. J’aime bien l’analyse qu’ils proposent : dans Macbeth,
le mal vient essentiellement de la femme, de « lady Macbeth » et, dans le fond, Macbeth est un pauvre homme qui aime son roi et qui se laisse manipuler par une épouse
frustrée. Au début, Lady Macbeth n’a rien, aucun pouvoir, et elle saisit l’occasion de s’affirmer à travers son mari. Dans le Ceilidh, les choses sont radicalement différentes :
tout le mal vient de l’homme qui imagine les crimes, délègue la mission, envenime le discours de Rebecca, tire les marrons du feu...
Whom is the worst ? Male or female ?