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Mariage écossais

Publié le par Eric Bertrand

              C’est une chance de participer à un tel mariage.
              Dans la petite ville de Binic, située en bord de mer, nous sommes arrivés vendredi, un peu avant 15 heures près de la mairie. Sous le ciel un peu gris, la température est fraîche et propice aux kilts.
              Ils sont partout les tartans, les chaussettes à houppettes, les brogs qui martèlent le pavé, satellites baroques d’une joueuse de cornemuse dont les airs connus (« Scotland the brave », « Flower of Scotland », « Over the sea to Skye », « Mary’s wedding ») font résonner le trottoir. Kilts Hunter Mackintosh, Gala Mackintosh, Murray… auxquels je viens ajouter Mac Leod !
              C’est pour moi un honneur de rejoindre cette assemblée où je retrouve aussi Ewan (après dix ans) et Christine Mackintosh avec qui je suis toujours en lien via le mail et le blog ! « You know me under my hair » me dit-elle en riant ! Je n’avais jamais rencontré son mari, John, ni son autre fils... Beaucoup de poignées de mains, d’accolades et d’explications furtives sur le cas Mac Leod…
              La mariée arrive à bord d’une traction. Le temps s’est ouvert sur ce quai empli de cornemuse. Des airs de déjà vu… Je me souviens d’une fête de village à Oban un jour de mai. Beaucoup de kilts, de danses, d’émotion et une odeur de mer et de cornemuse sous les mouettes. Une cabine téléphonique… et j’avais appelé Jennifer avec la complicité d’un joueur de cornemuse qui avait joué l’air de « Sous les ponts de Paris »… Tous les danseurs avaient fait spontanément une collecte de pièce de dix pences pour prolonger l’appel…
              « Time is out of joint ». C’est la grâce d’un temps en suspension ; le moteur de la traction tourne au ralenti et la mariée développe sa robe blanche. Les mâts des bateaux tintent dans le port, les badauds se sont arrêtés.
              Après la cérémonie, promenade en bateau en direction de Saint Quay Portrieux, vin d’honneur dans la salle de l’Estran qui me rappelle des souvenirs incongrus : ceux du printemps théâtral où l’on était venu jouer d’abord Jack on the route again, puis l’Homme à la tête de chou et au cœur d’artichaut ! (Clin d’œil aux anciens qui sont passés sur cette scène et aussi dans cette salle où nous prenions nos repas en compagnie des autres troupes de lycéens…) C’est un nouveau Ceilidh qui va se jouer, dans le cadre majestueux du château du Val quelques heures plus tard…
              Danse écossaise… Ewan rappelle les notions élémentaires de différentes « valzers »qu’accompagne la cornemuse d’Annie, puis, relayé par de vigoureux danseurs et danseuses, il nous invite à nous lancer dans le jubilatoire « dashing white sergent ». Cette danse présente notamment le mérite de faire danser et se rencontrer à toute allure des groupes de six personnes.
              Une musique celtique hétéroclite (Pogues, Goldman…) nous accompagne tout au long de la soirée riche en émotions, en conversations, en danses diverses… toujours avec une compagnie enjouée et élégante. Lorsque Annie joue le dernier morceau : « ce n’est qu’un au revoir » les mariés quittent l’assistance qui les salue avec effusion. La fête est finie. Nous quittons le château des cornemuses avec la nostalgie de Grands Meaulnes.

HPIM1454.JPG

A wedding like a ceilidh !

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C
Eric, it was great to meet up with you and Jennifer again - and good to read your account of the day. It sounds very exotic en Francais!Thank you for your book, which was awaiting us last night. I've posted my first episode - more to follow ....
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B
Cette journée fut totalement éblouissante et inattendue ! Nous avons été souvent invités à des mariages mais rarement la qualité de nos hôtes fut aussi grande ! Beaucoup de bonne humeur et une grande capacité à s'amuser sous des airs en apparence sévères pour certains... et toujours cette générosité du coeur que l'on constate chez les écossais : dans un tout autre genre (tout en retenue !) on peut les comparer aux italiens (tout en démonstration !). Une générosité sincère et profonde qui, comme le dit si bien Eric, crée un pincement au coeur quand il s'agit de quitter la noce... on se retrouve comme des orphelins !
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