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Shakespeare : « Peines d’amour perdues » à la Coursive (3/3)

Publié le par Eric Bertrand

Le propos de Shakespeare dans sa pièce me rappelle cet éternel affrontement des sexes auquel j’ai été sensible dans les mises en scène passées. C’était la même chose dans « Beaucoup de bruit pour rien », « Comme il vous plaira » et dans « La Mégère apprivoisée » : une vigoureuse arrogance et une aptitude « à tourbillonner par les mots », de désopilants raidissements afin de dire non à l’amour.
               Cette situation est particulièrement théâtrale et aboutit à de singulières joutes ou à de savoureux monologues où les personnages sont confrontés à leurs contradictions et leur ridicule. Shakespeare excelle dans ces moments de lucidité accrue où le masque tombe et où le corps (et parfois l’obscénité du désir et des pulsions) s’exprime directement. Pour cela j’ai notamment apprécié la traduction (et les jeux de scène) mise au goût du jour qui parvient à décaper le texte des pudeurs ou pudibonderies de François-Victor Hugo (ce dernier fait toujours autorité dans la plupart des éditions de poche en circulation.

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