Le propos de Shakespeare dans sa pièce me rappelle cet éternel affrontement dessexes auquel j’ai été sensible dans les mises en scène passées. C’était la même
chose dans « Beaucoup de bruit pour rien », « Comme il vous plaira » et dans « La Mégère apprivoisée » : une vigoureuse arrogance et une aptitude
« à tourbillonner par les mots », de désopilants raidissements afin de dire non à l’amour.
Cette situation est particulièrement théâtrale et aboutit à
de singulières joutes ou à de savoureux monologues où les personnages sont confrontés à leurs contradictions et leur ridicule. Shakespeare excelle dans ces moments
de lucidité accrue où le masque tombe et où le corps (et parfois l’obscénité du désir et des pulsions) s’exprime directement. Pour cela j’ai notamment apprécié la
traduction (et les jeux de scène) mise au goût du jour qui parvient à décaper le texte des pudeurs ou pudibonderies de François-Victor Hugo (ce dernier fait toujours autorité dans
la plupart des éditions de poche en circulation.
Littérature, écriture et voyage. Comment la lecture et le voyage nourrissent-ils la pensée et suscitent-ils, en même temps que le plaisir, la curiosité, l'écriture ?
Lien vers l'ensemble de mes livres :
http://ericbertrand-auteur.net/