Léonor me l’a dit plusieurs fois, elle ne parvient pas à intégrer dans son jeu le motif de la danse écossaise dont j'ai déjà parlé au sujet de son entrée en scène. L'idée me semblait pourtant
intéressante parce que j'y voyais notamment, pour le personnage, l'occasion de manifester sa joie en retrouvant les gestes de son enfance au pays. (Voir la photo de Highland dance telle qu’on la
pratique dés les petites classes)
Je lui ai demandé de ne plus y penser et d'essayer autre chose. Il est ridicule, quand on est metteur en scène, de
chercher à imposer un type de jeu à un comédien ou une comédienne. Surtout quand on travaille avec des lycéens. Au contraire, plutôt que d'imposer une certaine idée du personnage (projet d’autant
plus difficile à tenir que, dans cet atelier où je suis à la fois auteur et metteur en scène, je suis confronté à une sorte de schizophrénie !)… Mais j’en suis convaincu, mieux vaut laisser
la comédienne lui donner sa chair.
C'est justement l'un des plaisirs de la mise en scène : observer un être humain, sentir ce dont il est capable et
l'amener, par une espèce d'alchimie, à ses limites extrêmes. Ne pas forcer, mais conduire. Quel beau projet, et on y arrive seulement à condition d’un travail intense d’écoute, de regard, de
sympathie (au sens anglais : « to be in sympathy with »…) C’est dans ce sens aussi que le metteur en scène fait partie de la troupe. Quand il travaille avec l’un ou l’autre de ses
comédiens, il n’en finit jamais de dessiner les contours…
La figure que travaillait Pygmalion était de cire. C'est avec cette cire là qu'il a fait Galatée.
A propos de Fiona dans Ackergill Tower, un bel exemple de “reconversion” d’un ancien bâtiment devenu résidence de luxe ! Ce manoir cultive-t-il encore la légende de sa « green
Lady » ? Il faudra que j’aille y refaire un tour en avril prochain ! (plus rien à voir avec le château que j’ai connu ! Je parlerai de ma première visite à Ackergill
prochainement !