« Journal du 20.06 :avant de passer à l’acte deux, un nécessaire aménagement s’est imposé. Il faut
serrer le cercle des relations et dynamiser les dialogues en fonction de l’acte à venir. En effet, il semble que je me dirige vers
une confrontation entre les trois
filles qui, à l’évidence, « ont des vues » sur les deux garçons (Salvatore et Gigi). Elles n’ont encore jamais osé se déclarer mais leur ont bien fait sentir leurs sentiments
et
ils ne sont pas dupes.
C’est l’entrée en scène de Gilda dans le champ de vision de Gigi qui précipite la fin de
l’acte : il propose aussitôt une mise à l’épreuve des filles au ponton. Cette mise à l’épreuve sera davantage une mise au pilori car son but est avant tout de s’amuser à
leurs dépens. La fille qu’il convoite en effet, c’est d’ores et déjà la séduisante Américaine.
Ainsi, il me semble important, dans cette fin d’acte, de mettre en évidence la versatilité
italienne et l’ardeur du désir quand il se manifeste après le traditionnel « coup de foudre » : le comique de la scène tiendra dans le jeu excessif de
Gigi qui, de l’état de passivité dans lequel il se trouvait au début de la scène, passe à un état de surexcitation… J’ai souvent observé cette versatilité de l’Italien au bar… »
Le ponton s’impose d’emblée comme un lieu expérimental. Gigi, sous ses airs de dragueur
italien, serait-il, dans une version beaucoup plus langoureuse et lumineuse, l’équivalent de Ronald Macdonald ? Je suggère cette piste aux lecteurs du « Ceilidh »…
Lo sguardo di Don Giovanni...