La scène 4. Autre scène « inédite » sous cette forme… Nouveau numéro de bravoure des deux sœurs où l’on voit l’excentricité de Carolina (qui a la drôle d’idée de venir faire
ses céramiques sur un ponton : elle arrive péniblement à les véhiculer jusque là à la faveur d’une entrée en scène plutôt folklo, pots, pinceaux, peintures posés sur une
planche !)
Elle vient là aussi pour retrouver un peu de sa jeunesse, le
ponton étant une constante sollicitation (la fameuse « branloire perenne » chère à Montaigne, d’où les propos cités ci-après…) Nous sommes encore dans les scènes
d’expo et le lecteur-spectateur doit percevoir quelque chose derrière ces deux conteuses… Quelque chose qui touche leur vie privée et leur passé. Les fameuses fractures
existentielles…
L’un des facteurs comiques de la scène, c’est l’attachement
viscéral de Francesca qui ne supporte pas de laisser partir sa « jumelle » et qui vient la retrouver malgré son grand âge ! D’où une nouvelle petite dispute
suivie bien évidemment de réconcialiation !
« (…) Carolina : (agacée) : ici,c’est un endroit idéal pour trouver le silence et l’inspiration. A condition de ne
pas être importunée… (Soudain gênée par son agressivité) Je dis pas ça pour toi ! Mais, vois-tu, pour réaliser mes céramiques, j’ai besoin de calme ! Et le calme, ça ne dure
pas longtemps crois-moi !... Dés onze heures du matin, les jeunes du camping commencent à arriver sur la plage. Le ponton devient alors une véritable caisse de résonance ! On dirait
qu’ils le font exprès et qu’ils n’ont que le ponton pour s’amuser !… Mais, j’ai très bien compris… Dans le fond, le ponton, c’est la jeunesse, le temps, la vie qui passe… Du matin au
soir, ils défilent, ils se battent pour monter les premiers, ils plongent, ils disparaissent, ils reviennent à la surface, ils reprennent leur place, ils chuchotent, ils crient, ils s’esclaffent,
ils pleurent, ils font des expériences… et des taches sur la peinture. Comme dans la vie réelle… »
Un posto ideale per trovare l'ispirazione...