L’émotion des Befana… L’épilogue est un moment fort. Tout affleure à la mémoire, les drames personnels et familiaux, les souvenirs
d’amour trahi, les frustrations, les images du passé… Beaucoup de concentration dans le public et Françoise et Jennifer savent le texte… 21h15, c’est la fin de la
répétition. Beaucoup d’émotion au fil des mots, et une part d’affectif qui rejaillit dans la voix même des deux actrices. Et pour couronner le tout, la mélancolique chanson
de Gian-Maria Testa qui bouclera le spectacle : « sono belle le cose… »
« (…) Francesca : je suis restée auprès d’elle
etelle m’a tout appris…
Carolina : « La Beffana sotto le
stelle », c’est toujours elle !
Francesca : elle t’a attendue tu sais… Elle était convaincue
que tu reviendrais. Et elle avait raison : au bout de deux ans, tu es revenue... Tu avais beaucoup changé… Ton regard s’était terni, tu avais coupé tes cheveux, ta voix traînait un peu. Tu
étais vêtue d’une bien étrange façon et tu ne riais plus… Pour me rassurer, la mamma affirma que si on avait du mal à te reconnaître, c’était à cause de ton maquillage… Elle dit même en
riant que tu ressemblais à Angelika, la marionnette…
Carolina : elle sourit, de plus en plus émue. Je
revois la scène, le jour de mon retour… C’était comme dans un conte de Pirandello… Il faisait très chaud, le sirocco soufflait… Pour me faire plaisir, elle m’a proposé un plat de polenta
pour le dîner et des cédrats de Sicile… Longtemps, je l’ai serrée dans mes bras, puis je suis montée au grenier, j’ai enfilé une vieille jupe et je suis venue l’aider à préparer la
polenta… Jamais on n’a travaillé la pâte comme je l’ai travaillée ce jour-là !... »
Emozione sul pontile... "Sono belle le cose"...