Pendant la scène de voyeurisme, le groupe des voyeurs se presse et n’en perd pas une. On mettra un banc sur la scène
afin qu’ils puissent se dissimuler ou, du moins, se réfugier. Cela n’empêche pas qu’il leur faut réagir pendant la scène.
Gigi et Gilda s’étreignent et pendant ce
temps, les voyeurs réagissent. La version narrative insiste assez bien là-dessus. Chacun a sa manière de suivre la scène. Si elle amuse Salvatore (encore immature), elle trouble
profondément Ornella qui anticipe sur la scène à venir.
« (…) Des trois filles, seule Ornella intervint.
Depuis le début, elle ne partageait pas l’hilarité de ses comparses. Ils avaient rompu la secrète intimité du bosquet. Ils
étaient pourtant bien comme ça, tous les quatre, serrés les uns contre les autres… Tout près de Salvatore, elle s’était sentie troublée. La proximité de son souffle, le contact de son dos
(insensiblement, elle se penchait au-dessus de lui, pour mieux voir la scène, pour « laisser de la place » aux autres…). Et puis, même si « c’était mal », elle ne pouvait que
savourer la douceur des propos échangés sous leurs yeux. Fascinée par l’érotisme de la scène, elle éprouvait de plus en plus l’envie de s’isoler avec Salvatore et de le prendre dans les bras, de
l’étreindre et de l’embrasser… Quel imbécile, celui-là ! Elle lui en voulait de ne pas avoir su profiter, comme elle, de ce bon moment d’intimité. Décidément, il fallait faire quelque chose,
tant pis ! (…) »
Stai attenti Salvatore !