« ll était une fois dans l’Ouest », une leçon de cinéma
Dans le cadre de la formation « Collège au cinéma », je démarre demain un cours d’introduction sur le maniement de l’image au cinéma et tout le vocabulaire technique qui l’accompagne. Les élèves ont besoin d’un support concret pour visualiser les réalités du champs-contrechamps, plongée-contreplongée, panoramique, travelling, gros plan -plan rapproché-très gros plans...
En revoyant récemment le très beau western « Il était une fois dans l’Ouest », j’ai trouvé que tout le film offrait une fabuleuse illustration à mes propos et donnait en même temps une très belle leçon de cinéma. Le spectateur ressent, face aux images, une véritable émotion esthétique qui lui donne l’envie immédiate d’y revenir, comme on peut ressentir la même envie de revoir un tableau, de réentendre une musique, de relire un poème...
Outre l’intérêt de l’histoire qui nous plonge à une époque où la liaison entre l’est et l’ouest des Etats Unis n’est pas encore établie (puisque l’intrigue repose en partie sur la construction d’une gare une terre située au cœur de l’Arizona que doit traverser la ligne de chemin de fer), outre la splendeur des paysages qui sont ceux des films de John Ford que Sergio Leone a retrouvés au cœur de Monument Valley, outre la musique ensorcellante d’Ennio Morricone, le réalisateur a su, tout au long de ces 155’ de film, créer une tension continue par la beauté et l’intensité des images.
Mouvements de caméras autour des acteurs, visages lumineux et magnifiés par les plans successifs, échange de regards, introspections, examen de l’adversaire par un ballet de champs contre champs... Autant de réussites qui glorifient les yeux petits et clairs de « l’Harmonica », (Charles Bronson), le visage de la madonne prostituée (superbe Claudia Cardinale), la bouche cruelle et toujours prête à cracher de Franck (Henri Fonda)...