« Zone extrême » retrouve le « Loft History 2084 » (5/6)
Ainsi, reparcourons la pièce avec l’éclairage des observations effectuées mercredi soir. Si les joueurs obéissent jusqu’à se rendre coupables de sévices corporels sur autrui, c’est parce qu’ils subissent le pouvoir des caméras. Ecoutons une fois encore la sinistre « Lex », armée de sa caméra, chargée à la fois de prendre les images et de faire régner l’ordre dans le jeu...
Lex : Or vous avez été sélectionnées pour vos formes arrondies que nos caméras vont parcourir sous toutes les coutures. (Elle prend un petit air sadique, fouette le sol comme pour les entamer à l’avance). Zooms et éclairages tous azimuts sont vos complices ! … les feux de la rampe sur votre croupe, c’est la lumière du loft. Les coups de projecteurs sur vos jambes et sur vos seins, c’est la lumière du loft. Les étincelles dans les yeux des comédiens, c’est la lumière du loft.
Une autorité suprême pèse sur les candidats et ils se sentent emprisonnés derrière ce réseau qui les soumet. A la base, il y a eu un contrat, puis le bataillon des studios, la présentatrice, le public. Difficile de se libérer dans ces conditions ! Après l’émission, quand ils ont enfin compris la supercherie, les joueurs responsables tentent de s’expliquer et de comprendre ce qui a fait d’eux des tortionnaires en chemises courtes... Chemin faisant, certains d’entre eux ont tenté toutefois de résister au nom de l’Humanité et des valeurs qu’on leur avait enseignées… ils ont aussitôt subi les assauts de la présentatrice, imperturbable, castratrice, figure de Lex que j’avais imaginée le fouet à la main. « C’est la consigne ! » assénait-elle sitôt que les Lofters tentaient une rébellion.
Ils deviennent ainsi des agents de la destruction, et consentent malgré eux. La mécanique est lancée,
les résistances lâchent… Dans le fil de l’épreuve, il faut aussi accompagner cette lente démission programmée, la faciliter, la rendre
acceptable : à défaut de refuser, les candidats disposent de la ressource du rire pour évacuer les tensions… Alors, après environ dix minutes de « chiquenaudes électriques », tous les candidats rient... bêtement... ils rient pour tromper le malaise qui les envahit, ils rient avant d’envoyer
les décharges les plus fortes….