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Cour d’Arthur et amour courtois

Publié le par Eric Bertrand

La figure d’Arthur s’impose ainsi dans un territoire où il règne à sa manière après avoir acquis sa légitimité notamment grâce à ses exploits mais aussi à son sens de la société qu’il veut raffinée. Avant ses chevaliers légendairement dévoués aux « dames », Arthur, le grand guerrier, l’ours mal léché, le tueur de monstres a déjà libéré le Mont St Michel dans le but de libérer une malheureuse... Il montre ainsi la voie... Il est essentiel dans cette cour d’Aliénor d’Aquitaine, de montrer du respect envers les femmes. Cette option renvoie à une conception fondamentale des relations entre hommes et femmes dans la civilisation celtique. Ainsi, la souveraine Guenièvre (à l’origine, une fée) se montre très influente auprès de son mari. Convaincue par la nouvelle religion chrétienne, elle s’efforce par tous les moyens de pousser Arthur à renoncer à son attachement à la religion païenne (en cela, elle se dresse contre les autres femmes influentes du roman arthurien, celles qu’on pourrait qualifier après Marion Zimmer Bradley de « dames du lac »). Guenièvre agit de la sorte non par caprice mais par conviction personnelle car elle veut à tout prix garantir l’ordre et la stabilité de la souveraineté.

D’une radieuse beauté, elle inspire un amour dévoué et total à Lancelot, cet amour qui fonde les bases de l’amour courtois. La courtoisie... Autre forme de la distinction prônée à la cour d’Arthur. La littérature du XII° définit ainsi cette nouvelle forme des relations entre hommes et femmes. On parle aussi de « la fin’amor » telle que la définissent dans leurs chansons et leurs ballades les trouvères et troubadours. Beaucoup de poètes se souviendront de la leçon par la suite pour rendre hommage aux « cheveux d’or », au « beau tétin », ou aux « yeux révolver » de leur dame... Un seul regard peut susciter cette relation idéale. L’amour entraine Lancelot à partir des seuls mots de Guenièvre : « beau doux ami ». Pour elle, il est prêt désormais à s’humilier, à monter dans « la charrette » d’infamie, pourvu qu’il lui plaise. Les liens fondés reproduisent au niveau d’amant et d’amante ce qui existe déjà dans la société de l’époque dans les rapports de vassalité.

Cour d’Arthur et amour courtois
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J
l'amour courtois serait-il à l'origine des sigisbées ?
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E
En effet, il y a de cela dans l'esprit de "service rendu" (service spirituel et moral) que l'amant offre à sa "Dame" en échange d'une reconnaissance affective !
E
La marque de cette littérature procède à l'inverse de ce que l'on constate en général dans le rapport hommes-femmes de nos sociétés... L'homme se dévoue corps et âme à sa dame et préfèrerait mourir plutôt que de décevoir celle qui est sa "maîtresse"...
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A
Les liens de vassalité? est-ce que tu veux dire par là que cette forme d'amour est une façon "courtoise" pour l'homme de tenir la femme sous sa coupe? J'suis déçue, m'aurait-on caché des choses?
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