« (…) Tous les après-midi, au moment où le village somnole, Gigi arrive au bar sur son vélo blanc. Il porte des lunettes
noires et un maillot de bain en coton blanc à la ceinture duquel il accroche le peigne.
Gigi est bien connu dans le village. Il est le fils unique d’un artisan en céramique. La famille possède trois magasins. La
succession est assurée. Gigi n’a que des petites sœurs… Alors Gigi se contente de butiner quelques conseils auprès de ses aînés qui, tout au long de l’été, assurent la réputation de la maison
auprès des nombreux touristes de passage. Gigi ne veut surtout pas déranger. Les affaires marchent bien, le commerce roule.
Les magasins du père, de l’oncle et du grand-père ne sont pas situés loin du bar dans lequel il s’installe le plus clair de son
temps. Quand une voiture immatriculée à l’étranger s’arrête, quand il aperçoit une silhouette attrayante, cheveux blonds, jupe, crinière fauve, hauts talons, il vient prêter main forte, il offre
une hésitante traduction de l’anglais à l’italien, de l’italien à l’anglais, conduit la jeune fille dans les couloirs de céramique, propose des ristournes et du café. Parfois, si l’occasion se
présente, un rendez-vous… Mais un rendez-vous à Cefalù, loin du village et des cancans (…) »
Cet extrait du chapitre huit de la version narrative offre une description plus détaillée du personnage. Ce
que le lecteur ne sait peut-être pas, c’est lui qui a été inspiré par un ami que j’ai rencontré la première fois en Sicile, en 1981, alors que je traversais Santo Stefano
en auto-stop. Il s’agissait de Nino, que j’ai retrouvé cette année… Qui est ce fameux Nino ? J’y reviens dans l’article de demain.
Quando ho contrato Nino a Santo Stefano di Camastra !