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Point de vue sur les deux versions : version narrative ou version théâtrale

Publié le par Eric Bertrand

               Pour en finir avec « le Ponton », je publie ce matin un point de vue rédigé d’une lectrice qui prend ouvertement parti en faveur de la version théâtrale. Ses arguments sont intéressants et je connais des lecteurs qui ont plutôt préféré la version narrative… Bataille d’arguments !
 
             « C'est amusant d'ailleurs de lire un texte dont on est déjà familière. 
À force de visiter les pages de ton blog au fil des jours, je 
reconnaissais l'atmosphère, les personnages, le style et même la 
musique. C'est donc une vue d'ensemble que m'a apportée ma lecture, du 
radeau d'Angelika au ponton de Gilda. Alors je dois te dire que la 
version "romanesque" m'a moins convaincue que la version pour la 
scène, et ce, pour une raison majeure : il me semble que dans la 
version narrée, la scène majeure du "retournement", de la conversion ? 
de Gigi à Gilda et à une vie plus aventureuse est beaucoup trop 
rapide, trop singulière pour que le lecteur ait le temps de 
l'accepter. Alors que dans la version scénique, la scène a qqch 
d'emblématique, de représenté, qui fait que l'on peut la prendre comme 
la cristallisation d'autres scènes et d'un processus psychologique. Et 
puis elle permet aussi de tisser de façon plus musicale la polyphonie 
- parfois cacophonique - des duos : celui de Gigi et Gilda, celui de 
Salvatore et Ornella, celui de Carolina et Francesca, celui des voix 
parlées et des voix chantées. Bref, il y a me semble-t-il dans ta 
création, quelque chose de très vocal (j'entends les voix, avec leurs 
accents et leurs nuances) qui s'adapte bien à la scène et donne aux 
personnages une chair et une voix que la version narrée donne de façon 
moins harmonieuse, trop "démonstrative, peut-être, et où le temps, me 
semble-t-il, n'a pas le temps, précisément, de prendre sa place?
Voilà. Le décor de l'intrigue est au demeurant associé pour moi à un 
très lointain souvenir de voyage en Sicile, au printemps, avec 
l'émerveillement d'une traversée au crépuscule de Milazzo à Lipari, où 
le fort abritait alors une auberge de jeunesse. Et Vulcano, celui de 
l'ascension du volcan (violente rencontre de crânes à l'intérieur 
d'une bouffée brusquement surgie d'une solfatare), mais surtout d'une 
nuit passée dans une grotte offerte par l'hospitalité du patron du 
café situé au débarcadère, où la pluie ruisselant contre la toile de 
notre tente placée devant l'entrée, avait transformé ladite grotte en 
piscine. Insomnies et catastrophes, éclats de rire aussi? J'ai dû 
passer en train à Santo Stefano sur la route de Palerme? »

              Demain et lundi, petite pause dans le blog du fait d’une petite « mission » sur La Rochelle… A mardi donc pour une période de déménagement et d’ouverture de perspectives pour le blog !...

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