Répétition du 23 nov
Reprise des passages de l’acte un que nous n'avions pas encore travaillé et en même temps, autres essais sur certaines scènes « difficiles » : la scène où le traître Sheumas met au point les derniers les éléments du scénario avec Ronald, la scène où Suzy joue avec les autres sorcières à imiter la locomotive, la scène où Rebecca accepte de jouer à nouveau lady Macbeth pour Ronald.
Pour donner une occupation à Sheumas et signifier clairement au public qu'il est un traître, l'idée m'est venue de lui faire manipuler les pièces d'un jeu d'échecs. Ainsi il pourra jouer et aller jusqu'à interpréter le texte par le biais d'une gestuelle. Cela semble bien fonctionner.
Quant à Suzy, il fallait lui donner de l'aisance pour dire le texte de façon mécanique : c’était le principe de départ car le passage de la locomotive est d'un registre grotesque. Elle sera coiffée d'une casquette, portera des pantalons amples, et, de fait, pourra se laisser aller à une chorégraphie fondée sur la pratique du rap. Telle est l'idée qui nous est apparue aujourd'hui à Liliane et à moi. Cela fonctionne bien, les deux autres sorcières qui ne parlent pas suivent parfaitement et la scène qui était lourde, ennuyeuse, devient jouissive.
Quant à la scène avec Rebecca, lorsqu'elle réintègre son personnage de lady Macbeth, elle invoque les démons. Il est donc nécessaire qu'elle adopte une sorte
d'hystérie, qu'elle soit saisie d'une crise d'épilepsie qui signifie au spectateur que le démon s'est emparé d’elle et qu'elle choisit ouvertement de renoncer «au lait de la tendresse
humaine », à "son sexe de femme", pour devenir cet agent du mal dont, justement, Ronald en a besoin.