Le temps de la promo
La publication d'un livre est, pour son auteur, une secousse sismique... Objectivement, elle reste un événement isolé. Surtout quand on n'est pas cautionné par un grand éditeur, une émission de télé bidon ou un quelconque prix littéraire... J'ai appris à le comprendre au fil des parutions et je me rappelle encore ma naïveté lors de la publication en 1993 de mon premier récit, "la Route, la Poussière et le Sable". J'habitais à Nantes et je m'attendais dés le lendemain à voir la couverture de mon livre fleurir dans les vitrines des libraires, à recevoir des coups de fil, à accepter des propositions d'interviews, à ne plus savoir où donner de la tête... Au bout de deux jours, ne voyant rien venir, je m'étais mis en vain, à la recherche de mon livre et me souviens par exemple de l'ironie d'un libraire d'une grande surface, Forum du Livre pour ne pas la citer, qui m'avait assuré qu'il allait se plaindre à mon éditeur pour lui réclamer "ce livre essentiel à ses clients". Lesquels sortaient de la librairie avec du best seller dans les bras. Une lectrice nous avait interrompus pour demander quel "Amélie Nothomb elle pouvait lire afin de ne pas rester bête"...
Les bons de souscription me sont donc parvenus lundi midi et j'ai commencé à les diffuser auprès des fidèles, auprès de ceux qui attendent le livre et qui seront contents de le commander. J'en ai déposé en salle des profs. J'en ai donné un exemplaire à chacun des membres de l'atelier. J'en ai envoyé sur le territoire, auprès de ceux que je revois de loin en loin, et puis en Ecosse, à ceux qui sont directement concernés par le thème... Ils ont été nombreux à défiler sur le site de Girnigoe, quand j'y étais en 83, et puis à chaque fois que j'y suis retourné, périodiquement... Je souhaite que ce livre soit promu à Wick et je ferai le nécessaire pour. Un déplacement aura lieu sans doute d'ici à l'été 2006.
Le bon fait apparaître au dos du livre, la petite sirène du cimetière de Dirlot Castle, quelque part dans la lande aux frontières du Caihness et du Sutherland. J'aime décidément beaucoup ce
que fait Aléas, le soin qu'il porte à l'objet livre. Cela peut séduire les lecteurs qui ne me connaissent pas. Je reste fidèle à Aléas, c'est une affaire de complicité entre nous depuis plus de
dix ans, ma façon à moi de les aider en m'occupant un peu du travail de diffusion qui est le nerf de guerre de la petite édition...