Répétition du 4.01 : le refroidissement !
Quel mauvais effet ont les vacances scolaires sur l’énergie d’une troupe : tout le chemin à refaire, l’impression désagréable que les acteurs ont déserté la « morne plaine », les planches sonnent le creux…
En début de séance, je les ai laissés tous dire le texte de l’acte 1, le dire ou plutôt l’expédier parfois, avec le livre en main. L’impression d’une répétition à l’italienne bâclée… Beaucoup de zones d’ombres, de trous, de creux… Et souvent cette impression de platitude due au fait que le texte est dit et non joué, que les personnages n’existent pas, s’expriment comme des bandes sons..
Scène 1 : Scène d’amour entre Max et Heather, pas assez de sentiment, pas assez de pudeur et de facétie. Trop de rigidité chez Max qui est censé s’émerveiller devant son audacieuse conquête.
Scène 2 : Scène diabolique avec Sheumas qui inaugure les pièces du jeu d’échecs que lui a fournies Liliane : un bouffon, un chevalier, une reine, un roi. Ces figures posées sur une table seront dans un décor stylisé : la table sera sur scène du début à la fin et matérialisera une mise en abyme. Sheumas apprend à joue le texte en se servant de ces figures. La voix manque d’appui et de force, le jeu est mal aisé.
Scène 3 : Le rap des sorcières manque un peu de vigueur même si Angeline semble avoir trouvé le bon ton pour le refrain : « la bière le long des bielles, la bielle le long des bières… », Il lui manque ses deux comparses.
Scène 4 : Manifester le tragique. Le tragique qu’expriment les lieux, le tragique tel que peut le manifester lady Macbeth. Le problème est que cette génération d’élèves qui arrivent au lycée ne connaît plus la tragédie. Le jeu de l’actrice marqué par la conscience de la fatalité, la pesanteur du lieu et le sens de la démesure… Liliane suggère de leur montrer au moins un extrait de Macbeth : elle vient d’acheter la version d’Orson Welles, c’est une bonne idée, notamment pour aider Julie qui manifeste l’impatience d’enfiler un costume qui lui permettrait de mieux se glisser dans la conscience du tragique. Je lui soutiens que l’essentiel n’est pas là, que c’est au prix d’un exercice sur soi-même qu’on arrive à dégager l’énergie qui convient… Cela dit, nous veillerons à lui trouver à Nantes prochainement un habit un peu hiératique qui fasse de Rebecca une « green lady » en puissance…
la deuxième partie de la répétition est consacrée à la reprise sur des petits extraits. Et là, on travaille sur la précision du geste, du ton, sur
l'équilibre des silences... Et ça va tout de suite mieux. On ouvre les portes du Palais des Congrès la semaine prochaine : trois heures de répétition, l'occasion de mettre en place un certain
nombre de choses et de fixer définitivement la bonne énergie.
Meeting in Ackergill Tower...