Répétition dans l'intimité
Un travail de proximité avec deux de nos acteurs et c’est très intéressant. On obtient un niveau de concentration et de coopération absolues. Julie et Selouane sont les premiers sur la sellette, mercredi prochain, ce sera le tour d’abord de Matthieu et Léonor puis de Ronan. On travaillera avec Angeline et les trois sorcières la fois suivante, puisqu’une répétition collective est programmée le jeudi 2 au soir.
Scène 4, acte 1.
Essentiellement cette scène….
Elle dévoile au spectateur les deux personnages phares de cette pièce. Ronald et Rebecca. Elle déclenche véritablement le processus tragique et son importance est capitale. Les comédiens doivent jouer sur une palette très variée de sentiments divers.
Au début, Rebecca est en crise, sur le point de se jeter dans le vide, fascinée à la fois par le cadre tragique et par l’exaltation de son personnage. Elle est furieuse, jalouse, elle en veut à mort à Ronald. Cette hargne renforce son orgueil. Elle se donne à voir au public.
A la fin, pourtant, elle est retombée dans le piège de Ronald qui a, plus que jamais, besoin d’elle. Il tente de s’expliquer, lâche de petites caresses, la flatte, tombe à ses genoux, la met sur un piédestal… Et elle cède, petit à petit, elle cède. Se cabre. Discute. Se laisse caresser les cheveux. L’écoute. Lui sourit. Redevient elle-même. Alors elle lui insuffle son énergie. Et là, il a ce qu’il voulait… Elle est dans sa possession. Elle s’exalte, rêve de voyage romantique, trépigne.
Et Ronald triomphe. Après avoir commis quelques erreurs, coins du masque qu’il a relevés malgré lui (tu es un objet, je me sers de toi, je ne t’aime pas toi, en tant que femme mais en tant qu’actrice…) il reprend la main, scelle un pacte de sang avec elle (moment comique qui souligne la différence entre la détermination rageuse de Rebecca et la veulerie de Ronald : il recule devant « la saignée » : cela risque de lui faire mal, de le tâcher !).
Pour accentuer sa prise de pouvoir à la fin de la scène l’idée du jambé est retenue : le Moulin à Sons nous en prête un à 14h00 : Sélouane essaie
un rythme lancinant, percussions avant, pendant et après le discours de Lady Macbeth… Cela a pour effet d’animer Rebecca, de lui donner cet essoufflement, ce tremblement et, finalement, toute son
intensité tragique. Sélouane apprécie ce jeu, il suggère même très pertinemment de dire le texte en même temps, genre mélopée. On essaiera cela la prochaine fois..
Have a "ceilidh" by friends in Sutherland !