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La baie des Sinclair : répétition du 22 mars

Publié le par Bertrand

               Petite maille à part dans l’évocation du kilt aujourd’hui et demain... En effet, je reviens, comme je le fais rituellement à la suite de chaque répétition, sur les événements de l’après midi. Il y avait blocus ce matin au lycée mais, pour le théâtre, ils étaient tous là, et ça, c’est appréciable. La tension monte et le niveau de concentration, de jeu aussi.
              Nous sommes revenus longuement sur la grande scène entre Rebecca et Ronald. Je les ai laissés la dire presque sans heurts, simplement quelques hésitations, et puis je suis revenu sur l’importance des silences, du maintien et du changement de rythme dans une scène comme celle-ci. La scène quatre de l’acte un est, rappelons-le, celle qui pose la machination de Ronald et, si ce dernier sent la situation lui échapper, il reprend malgré tout le contrôle grâce à l’attraction qu’il exerce sur Rebecca.
              Au lieu de se dandiner nerveusement sur scène, le comédien doit s’efforcer de  maîtriser son maintien de façon à donner plus de force au message qu’il veut aussi faire passer au public. Prenons l’exemple de cette tirade froide qu’il laisse tomber dans ce début de pièce et qui prendra tout son sens au moment du dénouement. Pour tomber comme un couperet, la dernière formule doit s’imposer après un silence mesuré.
 
« Ronald : En effet, il fait sombre ! Un épais brouillard vient de se lever sur la mer. Le brouillard est le masque du crime… »
 
A l’acte deux, Sheumas, le complice, reviendra sur le thème avec la même froideur :
 
« Sheumas : C’est encore plus beau, la Baie des Sinclair, quand le soleil se couche ou quand le brouillard monte de la mer tout comme ce soir »
 
Et Ronald, à l’épilogue :
 
« Ronald :Avec l’épais brouillard qui s’est répandu dans la région, et tout l’alcool que nous avons bue, nous aurons été précipités au bas de la falaise ! La police peut nous chercher ! La mer est notre couverture ! Tout a fonctionné à merveille. »
 
Ainsi, cette lucidité froide des machinateurs s’impose-t-elle beaucoup plus fortement par une maîtrise du corps et une dialectique entre le silence du comédien et les mots du texte.
              Je reviens demain sur un autre aspect qui m’a permis de faire travailler Julie : le rythme de la voix.
 F1000026.JPG

Along Wick River at the edge of the day (collection personnelle)

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