On est bien dans un kilt. Un kilt, c’est
confortable. Confortable pour danser, confortable pour marcher, confortable car c’est chaud et épais. On peut même
bivouaquer dans l’étoffe d’un kilt… Au cours de cet hiver la, je l'ai évidemment porté, les personnes que je côtoyais trouvaient ça
tout naturel, on me prenait
simplement pour un Écossais en déplacement. Je l’ai porté dans » les trains, quand je rendais des visites aux gens que je connaissais aux quatre coins de l’Ecosse, dans les soirées entre amis,
dans les « ceilidh ». Je voulais que mon kilt ne soit pas seulement un vêtement de cérémonie mais qu’il ait, un peu comme mon sac à dos
, la patine du pays.
Dès le printemps, lorsque les touristes ont commencé à arriver dans les Highlands, j’ai saisi des regards intrigués,
parfois goguenards. J'ai par exemple, un jour de mai, décidé de gravir le classique « Ben Nevis » qui est le point culminant de l'Écosse. Beaucoup de
gens font cette randonnée, du moins dans les premiers hectomètres car ils suivent d’abord une paisible rivière, dans un décor bucolique. Equipé de mon kilt et de mes solides chaussures de
montagne, j’ai dépassé des dames à hauts talons et de gais messieurs en baskets, voire en espadrilles. Mais les choses se compliquent par la suite et il faut finir
l’ascension dans le brouillard et lesrochers, et on passe par de forts pourcentages. Je trouvais le kilt très commode pour accomplir cette épreuve.
Autre défi plus audacieux, celui de rentrer en France par le train en portant mon kilt : Le car entre Inverness et
Londres, Londres dans le métro, passe encore… Mais Paris Gare du Nord, Paris dans le métro… Je devais rejoindre des amies dans la capitale, (elles aussi, ferventes des Highlands,
je reviendrai prochainement sur ces différents compagnons côtoyés au cours de cette aventure en Ecosse…), passer un peu de temps avec elles et puis repartir enfin direction Lyon et la province où
ce genre de tenue est encore plus insolite...
Mais je me sentais parfaitement bien. Et surtout, j’amenais avec moi quelque chose d'essentiel, une
sorte de seconde peau qui ne se détricoterait pas… Comme l’indique le beau paradoxe qu’énonce Paul Valéry : ce qu'il y a de plus profond en l'homme, c’est la peau.
Visiting friends in Paris with my kilt