La Ferme des animaux (3/3)
Première mesure : l’abolition du système démocratique... l’échange collectif qui se tenait le dimanche à propos des affaires courantes est remplacé par la réunion d’un groupe de cochons qui légifèreront « pour le bien de tous », le principal objectif commun étant bien entendu de mettre tous les animaux à l’abri des assauts de Jones et des hommes. Il va de soi que les cochons oeuvreront dans ce sens et cela suffit à satisfaire les animaux.
Quand on a le pouvoir, on veut en savourer le luxe. C’est ce que semble indiquer la suite des événements. Napoléon prend toujours plus de libertés par rapport à la législation. Il se vautre dans le lit des anciens maîtres, négocie avec des humains, décrète que les cochons se lèveront plus tard que les autres. Et puis il veut régner en maitre absolu et calomnie Boule de Neige qu’il qualifie de traitre afin de repérer qui sont ceux qui ont soutenu son rival. Ainsi, en diabolisant l’adversaire, il s’assure les pleins pouvoirs et élimine les derniers opposants.
La fin de règne et la fin de livre consacrent le règne absolu des cochons qui se vautrent dans les privilèges et qui abolissent définitivement les derniers principes édictés à l’origine, maniant toujours le mensonge et la mauvaise foi face à des animaux complètement abêtis, dont pas un seul n’ait échappé au lavage de cerveau orchestré par le pouvoir en place.
De toute manière, la Mémoire et le Panache qu’incarnait le bon cheval « Malabar » se sont définitivement évanouis lorsque la bête a été
envoyé chez l’équarisseur par Napoléon qui avait spécialement, comme il le prétendait, contacté son « vétérinaire personnel ».