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« La chatte sur un toit brûlant » de Tennessee Williams

Publié le par Eric Bertrand

J’ai revu samedi dans la perspective de la préparation d’un cours sur un extrait de Tennessee Williams, cette pièce filmée pour le cinéma avec Paul Newman et Elisabeth Taylor. Cela m’a ramené trois ans en arrière, au moment où je travaillais à l’adaptation de Tennessee pour « le Tennessee club » : mon but à l’époque était de percevoir un univers d’auteur afin de le restituer dans un univers qui fût en même temps le mien (voir article récent à ce sujet).
              Par rapport à la transposition que j’ai opérée, trois choses m’ont paru évidentes dans ce texte original : d’abord la relation problématique de Mick à sa femme. Il ne veut plus lui parler ni coucher avec elle, et il souffre intérieurement parce qu’il la rend coupable de la mort de son meilleur ami (cela, on l’apprend au cours de la pièce : ce mouvement vers l’intériorité des êtres, au-delà d’une crise profonde est aussi ce qui m’a intéressé dans Tennessee). De cette lecture, j’ai tiré le personnage de Tom, ivrogne brutal et Thelma, sa tendre épouse, complètement fascinée par ce mari qui la brutalise. Il y a aussi le personnage de Mitch, le vieil ami de football de Tom avec lequel la relation était à la limite de l’homosexualité. Mitch fait partie de cette société minable qui accompagne Mitch dans l’échec du Tennessee club, le bar de Tom.
              On découvre aussi dans le film ce climat d’aristocratie, d’aisance, la grande propriété du Mississipi dans laquelle vit la famille de Brick et le grand-père richissime. Cela, on le retrouve dans la personnalité des gens de la belle famille de Tom qui, abandonnées par le père, Charlie, sont à la recherche d’un homme pour tenir la propriété. Le thème de l’errance du père est présent dans d’autres pièces, mais ça, c’est une autre histoire…
              Voilà pour l’intertexte. Il y a aussi, explicitement comme dans « le Ceilidh », où Rebecca citait Macbeth, autre intertexte, un passage qui cite Tennessee : le voilà :
 
« (…) Tom : d’accord, d’accord ! N’en rajoute pas ! Je vais te dire ma conviction, quand on a soif, on boit ! Y’a un personnage de Tennessee Williams qui dit : (Il fait un effort de mémorisation, soulève son verre d’alcool comme s’il voyait à travers) « C’est purement mécanique… » Oui, c’est ça, « purement mécanique… Ce petit claquement sec qui me donne la paix. Je suis forcé de boire jusqu’à ce que ça se déclenche… Comme un commutateur qui éteint dans ma tête une lumière étouffante et allume une lumière nouvelle, toute fraîche, et alors j’ai la paix… » C’est beau ça, hein ? C’est du Tennessee ! Louise dixit ! Au « Tennessee club », je bois à Tennessee ! (…) »
tom.JPGQuando al gatto piace di bevere...
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