Je rappelle que cette série de scènes a déjà été abordée à l’occasion de répétitions précédentes au cours desquelles j’ai proposé des
« analyses de textes » détailleés. J’y renvoie donc le lecteur. Cependant, je reviens sur les traits majeurs du travail sur lesquels les acteurs doivent porter leurs
efforts.
La scène 1 met Tiziana en
vedette. Elle se mire sur le ponton, se découvre sous le soleil et au milieu de l’eau, sans masque, jusqu’au moment où paraît Gilda. Ses contradictions se révèlent
alors. Sévérité et douceur, dédain et attirance, pudeur et sensualité… Gilda « n’est pas une mauvaise fille »… Au contraire, elle s’amuse beaucoup du trouble de sa partenaire et,
très souveraine, dirige le jeu… Ainsi, j’encourage les comédiennes à prendre leur temps, à jouer beaucoup des silences, des rapprochements divers, des visages et
des mines…
« (…) Gilda : tout de même ! Le soleil éclaire à peine
les planches et il n’y a personne sur la plage… Comment tu as fait pour être ici avant moi ? Toi, tu viens du village… Moi, j’habite juste en face !
Tiziana : c’est mon secret !
Gilda : tu as des secrets à cacher, toi ?
(Elle la jauge) Tu n’en as pas l’air !
Tiziana : pas “des secrets”, un secret
!
Gilda : et on peut savoir quel genre de secret
?
Tiziana : (elle s’allume une cigarette) : de
toute manière, comme tu es là avec moi, tu vas tout savoir dans les minutes qui viennent !
Gilda : alors, pas besoin d’attendre plus longtemps ! Un
secret, ça doit se dire pour être un secret ! Si la personne qui écoute sait se taire, ça devient un vrai secret…
Tiziana : (elle réfléchit un instant) :
j’aime bien ta façon de présenter les choses !(…) »
C'é un segretto...