Quand les Befana font irruption sur la scène, les adolescents, gênés, se regroupent, à l’exception de Gilda qui perçoit l’agressivité des vieilles Siciliennes. Après une « présentation manquée » et une tentative de conciliation de la part de Gigi, on va inévitablement vers une confrontation.
Tout, dans le jeu de scène, le déplacement dans l’espace, doit signifier cette confrontation, jusqu’au moment où elle se déclare de façon ouverte sur les thèmes : sédentarité / mouvement, fidélité / liberté, tradition / modernité, devoir / insouciance…
« (…) Gilda : offensée par la provocation.Alors, remplissez-vous la gorge, espèces de commères ! Remplissez-vous la gorge !... Vous voulez tout savoir ?...Gigi est amoureux de moi !... Vous voulez tout savoir ?...Il va me rejoindre en Californie… Vous voulez tout savoir ?... Il va bientôt quitter votre Santo Stefano di Camastra, rien que pour moi…
Carolina : elle étouffe, totalement déstabilisée. Gigi, ma Gigi, c’est pas vrai !… Ma Gigi, tu es fou !... Non, Gigi, tu ne peux pas suivre cette fille !... Tu es sicilien, tu dois rester au pays…
Francesca : ça ne se passera certainement pas comme ça, mademoiselle Gilda !... Certainement pas !... Je vous le dis, à vous qui êtes bien trop jeune pour comprendre, les choses ne s’arrangent pas comme ça en Sicile !... Peut-être que cela se pratique de l’autre côté de l’Atlantique, mais ici, non ! Certainement pas ici !
Gigi : et qu’est-ce qui nous en empêcherait, Francesca ?... Tout ça, ce n’est que de l’habitude, de vieux usages mesquins entretenus depuis l’âge de glace par les anciens ! (…) »
Non disturbare, prego !
(photo Nino, Piazza Armerina)