« Courir » de Jean Echenoz
Le livre raconte la carrière de ce coureur atypique qui ne se sentait pas forcément attiré par la course à pied ou le sport mais qui a profité de son talent pour abandonner l’usine tchèque Bata où il était employé.
La première partie de l’ouvrage s’emploie à montrer comment le champion s’est peu à peu imposé sans y croire, avec son air débonnaire et une façon désinvolte de représenter son pays lors des compétitions internationales. L’écrivain s’amuse alors à évoquer les premières courses et à chaque fois le « record tchécoslovaque qui tombe »... Mais aucune victoire ! Toujours la même plaisanterie pour ce borgne au pays des aveugles... jusqu’au moment où, à Dresde, agacé par des circonstances ridicules (il manque de rater le départ et doit piquer un sprint in extremis...) « le borgne » illumine tout un stade !
Le champion a une façon bien à lui de courir. Rien de très orthodoxe dans le mouvement des bras, le dodelinement de la tête, le jeu de jambes... Et pourtant d’une diabolique efficacité.
« Cette machine est un moteur exceptionnel à laquelle on aurait négligé de monter une carrosserie »... Le tigre sous le moteur demain !