Jurons en chœur au Québec !
Dans mon travail en BTS sur les jurons, j’ai travaillé sur un article consacré aux jurons québécois. Très différents des nôtres, vous
allez voir ! En même temps qu’un joyeux défilé de jurons, cet article paru dans « Courrier International » présentait une curieuse exposition consacrée à des objets d’église et soulignait un
paradoxe : celui de la présence dans la langue courante au Québec, de jurons qui sont empruntés au lexique de la liturgie.
L’Eglise catholique, très active au Québec, est propriétaire de « mots saints »... Par réaction contre elle, les Québécois se sont mis
à utiliser pour jurer ou plutôt « sacrer » des mots comme « tabernak », « ostie », « ciboire » ou « câlice »... Cela dans le but de mettre à distance des rituels qui leur pesaient. Or, phénomène
inverse, à l’heure actuelle, alors que les nouvelles générations tendent à oublier de plus en plus l’origine des mots et des expressions, certains conservateurs s’efforcent de ramener sur le
devant de la scène la réalité première de ces chers « sacres » menacés à leur tour d’extinction ! Il faut en effet de plus en plus souvent, constatent les éducateurs, rappeler aux élèves
railleurs qu’un guide ou qu’un bedeau ne jure pas lorsqu’il leur montre un tabernacle, un ciboire, une ostie, qui plus est, con-sacrée !