Le livre à l’école : ménager la chèvre et le chou
Le prof au collège est tiraillé entre deux tentations : celle de la littérature jeunesse et celle de la littérature classique. Les programmes officiels tendent vers cette dernière et je m’en suis ravi lorque je les ai découverts il a quatre ans. Mais après usage, force est de dire que la tendance est plutôt chou que chèvre et que la majorité des élèves attirent vers le fond ceux qui voudraient tendre vers « plus haute graisse » (comme le dit joliment Rabelais)
Au lycée, la tendance est inverse. Pas de quartier, la Littérature tient la barre, bon an mal an, et je reviens sans plus aucun scrupule vers les maîtres (que je n’ai jamais abandonnés, mais que je supportais de moins en moins de voir traînés sur l’autel de la Bêtise et de la Vulgarité)
Le dilemme, ce n’est plus « comment simplifier », « lyophiliser » « faire avaler » ? Mais qui choisir entre Hugo, Balzac, Flaubert ou Maupassant ? Bref, même si les élèves de lycée sont de plus en plus de « grands collégiens », ils sont cependant plus « chèvres » que « chous », et il y a même, dans ces chèvres-là, des chèvres de Mr Seguin, à l’esprit libre, capables de s’aventurer dans les zones de pensée franche.