« On ferme la boutique » : quitter le collège (1/2)
Fin d’année. Derniers cris dans les couloirs, meutes des élèves regroupés dans la cour et prêts déjà à s’engouffrer dans l’épreuve individuelle des vacances. Clameurs des groupes qui doivent se séparer... Et un étrange sentiment de soulagement pour la conscience du professeur qui a fait ce qu’il a pu (et peut-être plus encore) et qui ne peut plus rien retenir, simplement constater. Je cite cette phrase importante extraite de « L’Organisme » :
Le pire, vois-tu, c’est qu’au moment où, à force d’énergie, on parvient enfin à « éduquer » nos élèves, à « filtrer la crasse », ils quittent le collège. Les meilleurs d’entre eux viennent alors te voir, comme si de rien n’était, avec un large sourire et ils te disent :
« Merci, monsieur, nous avons vraiment aimé tout ce que vous nous avez appris… »
Tu bredouilles quelque chose. Tu les laisses s’en aller. Tu les regardes avec un sourire gêné. Eux, ils volent vers d’autres horizons. Toi, tu restes là, imbécile, « entre les murs », dans le caniveau. Tu n’as plus qu’à recommencer à zéro avec la nouvelle fournée des vermisseaux, infestés des mêmes défauts, roulés dans « la même crotte » !... Tu ne t’étonneras plus qu’à ce jeu, je sois à mon tour devenu mon propre éboueur ! (III.15)