René Frégni tel qu’en lui-même (3/3)
Quand j’ai parlé de sa fille avec René, Marilou avait sept ans. La sihouette de cette fille unique, protégée, tendrement aimée revient régulièrement dans ses ouvrages.
L’interview que je publie est d’ailleurs en lien avec un autre ouvrage : « On ne s’endort jamais seul » (après « Elle danse dans le noir » évoqué hier). J’ai étudié en seconde ce livre, plus abordable me semble-t-il par de plus jeunes élèves (même s’il reste très sombre et plonge dans les méandres de l’humanité). Il y décrit le rapt d’une petite fille dans une école de Marseille et la quête déchainée du père qui finit par la retrouver dans des conditions invraisemblables.
Il s’agit donc bien d’un roman : (personne n’a jamais enlevé Marilou !) mais le narrateur ressemble trait pour trait à l’auteur qui n’a fait que se projeter, lui et son entourage, dans un scénario redouté. Derrière son narrateur, l’écrivain entraîne le lecteur dans une fiction vertigineuse. Et pourtant le réel n’est pas loin. L’ouvrage rencontre tout l’univers de René, les truands qu’il connait, qu’il aime (ceux qu’il a aidés pendant ses ateliers d’écriture en prison) et les autres, ceux qu’il redoute... On se promène dans un Marseille à la fois attachant et inquiétant, rempli de soleil, d’ombre et de saveurs provençales.