Trail des vignes dans l’ile de Ré ou le petit vin doux de la mémoire (2/3)
Ciel clair et bleu du matin. Ruelles tortueuses, usées. Dentelles de venelles effritées, blanches en quichenottes sous la figure voutée du soleil... Mais les quichenottes ont disparu et les premiers touristes en bigoudis sortent effarés dans le jardin, regardent passer à toute vitesse les quêteurs de plage et les chercheurs d’or... « Mais vers où courent-ils donc ? »... La plage est encore loin, tout au bout, après le Bois-Plage, au lieu-dit « le Gouillaud ».
Le chemin s’engage dans le bois. Pénombre. Les groupes se disloquent. « On suit, on suit, mais où on va ? » te souffle une voix qui remonte de l’arrière... Panurge est devant ! De l’autre côté de la dune, avec les moutons de la mer. Tout ce que tu sais, c’est que tu ne plongeras pas.
Ensablement sous les pieds. Maintenant, tu te souviens... Du côté des Grenettes, les pneus des voitures enfonçaient à l’époque. Dérapage contrôlé sur ton vieux biclou, celui de l’arrière-grand-mère. Tu finissais par rattraper l’auto de tes parents et le panier de pique-nique avec son chocolat fondu sous le soleil. Les rouleaux de la mer et les embruns qui remontaient jusqu’à la dune en même temps que les clameurs de la plage. Vieux blockhaus et munitions d’été, mitraillette de sable blanc et assaut des puces de mer. Tu portes comme les autres une puce à la cheville gauche, bracelet électronique : dossard 303.