« Un amour d’école » de Francis Lepioufle.
Francis Lepioufle est un ami de cœur et d’âme que j’ai quitté en partant de Loudéac et que je retrouve périodiquement soit parce que je retourne à Loudéac, soit parce que nous échangeons en matière de livres... et souvent par blogs interposés. Francis lit, Francis fait des salons et Francis écrit... Son troisième livre vient de paraître, fruit de deux ans d’intenses recherches, il porte le beau titre de « un amour d’école », et est consacré à ce bâtiment que j’ai photographié ci-dessus.
Le livre commence par une étude en contexte des conditions de construction de cette école dans ce lieu bien particulier qu’est le Rocher, situé sur une colline dominant les différents hameaux avoisinants, dans un rayon de proximité de la ville de Loudéac. Des éléments de politique nationale et de politique interne sont donnés par l’auteur qui fournit au lecteur d’infinies précisions, notamment en ce qui concerne le rôle joué dans cette opération par des figures locales dont les noms sont familiers à tous ceux qui ont fréquenté les lieux...
La seconde partie de cet ouvrage donne d’ailleurs la parole à tous ceux qui ont un point de vue sur l’école. Anciens élèves, anciennes institutrices... Et c’est tout un monde oublié qui surgit agrémenté d’anecdotes et de citations d’interviews, la voix et le gallo local renaît sous la plume de l’auteur, mais un temps révolu, des usages, des pratiques, des principes qui ont disparu à notre époque...
Chemin faisant, l’auteur fait revivre le lieu en rapportant le fruit des expériences humaines et des souvenirs propres à chacun de ceux qui ont fréquenté l’école et qui l’ont vue évoluer au fil des époques... La période envisagée est large et les « mille-feuilles du temps », « les mouchoirées » recouvrent un faisceau de quelques 60 années. Une remarquable empathie et un soin particulier à restituer le lieu, le Temps et l’époque dirigent l’ensemble de l’ouvrage et entraînent le lecteur dans la mélancolie d’un lieu qui m’a inspiré le paragraphe suivant (que Francis a eu la gentillesse d’intégrer dans l’ouvrage.
Je venais d’être nommé dans ce coin de centre-Bretagne et nous avions trouvé une habitation à louer au Rocher, tout près du petit hameau de Trémuzon. Sur un plateau qu’un habitué du lieu a eu la belle idée de baptiser « les Hauts de Hurlevent », se dressait une curieuse bâtisse aux allures de château gothique.
Certains soirs, de retour de Loudéac, je voyais le soleil se coucher derrière les murs orangers et je trouvais que ce « manoir du Grand Meaulnes » à la croisée des routes ouvrait comme une porte à l’arc en ciel. Un jour, nous sommes entrés dans le manoir, et nous avons immédiatement compris qu’il avait été jadis une école...
Je vous laisse découvrir ce que l’auteur dit lui-même de son livre à travers une série d’articles qu’il commence sur son blog :
http://ecriposoph.wordpress.com/