Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

art

« Persepolis » de Marjane Satrapi : 4/4. Folon and co

Publié le par Eric Bertrand

                           folon                           C’est cette violence que rejette la famille de Marjane et particulièrement l’oncle Anouche qui, dans sa jeunesse, avait collaboré à la constitution d’une petite république en Azerbadjan, entreprise réduite à néant par le régime... Anouche doit alors s’exiler et franchir de hautes montagnes du haut desquelles il médite, « voyageur au-dessus d’une mer de nuages ». Ce tableau de Friedrich renforce, s’il en est besoin, l’impression romantique que dégage la figure de l’oncle aux yeux du spectateur et de la petite fille.

                            Digne héritière de son oncle, Marjane est idéaliste et entière. En amour, elle porte très haut ses exigences et va forcément de désillusions en désillusions. L’impression  d’innocence contrariée est parfaitement rendue par les citations des tableaux de Folon ou des figures de Peynet qui nourrissent chacun des épisodes de ses idylles. Les amants de Marjane sont de piètres individus qui la font tomber de haut. A chaque fois, l’Amour la fait décoller, et à chaque fois elle s’écrase. Mais point de sentimentalisme ! Le thème de la prise de conscience est toujours traité avec un humour décapant : ainsi, la caricature de Marcus, qui apparait au début de la romance comme un véritable petit prince, est particulièrement réussie et le discours qui déconstruit la romance châtie l’imposteur de façon cinglante !

                             Peut-être les élèves ne goûtent-ils pas également cette vision de l’adolescence que nous offre Marjane Satrapi lorsqu’elle force le trait pour caricaturer sa propre adolescence. Sortant à peine de « l’Organisme », dont je rappelle que c’est le thème principal, j’ai évidemment savouré ce passage où elle décrit par une série de gros plans sur les différentes parties de son corps les mutations de sa silhouette et de son visage. L’une des étapes de la mutation passe par la citation d’une figure horizontale du célèbre tableau « Guernica », ce qui, une fois de plus, est signe de distance ironique.

picasso 

Voir les commentaires

« Persepolis » de Marjane Satrapi : 3/4 : « le Cri »

Publié le par Eric Bertrand

friedrich

                         Le plaisir du spectateur est aussi lié au graphisme du dessin. Le film est une animation à partir de la bande dessinée du même auteur. Le dessin est expressif et varié. Il réinvestit des tableaux connus comme ceux de Folon, de Friedrich, de Picasso ou de Munch… Il y a dans ce film, en d’autres termes, ce qui en matière d’art s’appelle une réécriture, stimulante à observer pour tout esprit curieux (mais la curiosité n’est pas la meilleure qualité de nos élèves !)

                         Revisitons « le cri », « Guernica », « Voyageur contemplant une mer de nuages », et les peintures de Folon ou les silhouettes dessinées par Peynet. A un moment du film, lorsque Marjane revient dans son quartier, une bombe a explosé. Vision d’horreur… Cette horreur débouche sur la silhouette de la jeune fille qui pousse un cri d’angoisse, cri que le peintre Munch, dans le tableau du même nom, a parfaitement rendu dans sa dimension quasi expressionniste. L’horreur est également présente dans la vision des massacres perpétrés par Saddam. Explicitement, l’image recompose les traits du célèbre tableau de Picasso « Guernica » qui abandonne le figuratif pour y préférer le symbolisme.

images

Voir les commentaires

Le site officiel de Da Carolina

Publié le par Eric Bertrand

              Le lecteur pouvait régulièrement se connecter au blog de Da Carolina mais ignorait peut-être l’existence du site officiel de l’artiste. Et pourtant, cela fait bien un an qu’il existe. Alors que cette dernière vient de le rénover, je me suis aperçu qu’il manquait à mes liens favoris (sur la droite de l’interface) C’est réparé.

              Je laisse donc sans tarder le lecteur flâner parmi les dessins, les vitraux, les sculptures qui ont tous un air de famille que je désignerais volontiers par l’exotisme et la sensualité. Qu’il se laisse guider par la souris de Carolina qui n’aime que le gruyère de la Création.

 

http://www.da-carolina.fr/

Atelier-du-10-oct--5----.jpg

Voir les commentaires

L’Homme à la tête de chou... et autres feuilles

Publié le par Eric Bertrand

                J’ai toujours eu un rapport unique avec cet album de Gainsbourg. Cela remonte à loin et je dois beaucoup à ce disque que j’ai immédiatement aimé avec passion. C’est notamment à cette œuvre que j’ai emprunté de larges extraits dans mon adaptation pour le théâtre : « l’Homme à la tête de chou et au cœur d’artichaut ».

                 Je garde aussi dans mes tiroirs, l’idée d’écrire quelque chose à partir de l’œuvre de Gainsbourg...

                 Et voilà une nouvelle qui vient de tomber et qui me réjouit : Bashung, dont j’écoute souvent le dernier album a pu enregistrer avant son décès un album consacré à « la tête de chou », on peut en écouter quelques extraits sur le site suivant : c’est délectable :

 

http://www.lexpress.fr/culture/musique/ecoutez-alain-bashung-chanter-l-homme-a-tete-de-chou-de-gainsbourg_824526.html

Voir les commentaires

Commentaire d’images : Circé parmi ses amants changés en animaux.

Publié le par Eric Bertrand

            Ce tableau a été réalisé par le peintre italien Dossi Dosso en 1521, époque où la mythologie servait de base à l’inspiration des artistes. Le titre du tableau l’indique bien : Circé parmi ses amants changés en animaux.

             Il représente un paysage de campagne sous un ciel bleu céleste. Au centre du tableau, à l’ombre d’un arbre, en face d’une étendue d’eau, Circé l’enchanteresse tient un grand livre et semble dispenser un enseignement aux animaux qui l’entourent, chiens, biche, cerf, oiseaux variés, tous attentifs et impliqués.

             La figure de la déesse correspond aux canons esthétiques de la représentation de la femme à l’époque. Le corps féminin est sacralisé, la chair est rose, opulente, le geste gracieux. Par ailleurs, outre la retenue de la silhouette, le regard de la chouette, oiseau de Minerve, déesse de la sagesse, confère au tableau une dignité et une pudeur toute relative car, derrière l’apparente tranquillité de la « classe buissonnière », le lecteur érudit songe aux malheureux amants, prisonniers sous le pelage ou le poil !

 

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 4 5 6 > >>