L’écriture du roman m’a amené à modifier profondément les éléments de la pièce initiale qui m’ont paru soudain insuffisants. L’écriture de cette dernière a, à son tour, nourri le roman et l’écriture du roman a, une fois de plus, nourri la pièce. La reprise de l’activité théâtre au lycée et la nécessaire redistribution des personnages m’a conduit à une nouvelle relecture qui a encore une fois généré de nouvelles corrections... dans le but de réduire le format, de le rendre plus nerveux, moins littéraire. Le théâtre est un texte littéraire qui refuse le littéraire. La leçon de Flaubert sur la nécessaire épuration de la phrase à coups de gueuloir s’avère plus juste encore quand il s’agit de théâtre. Et j’ai élagué, élagué !
Mais touchez une partie d’un édifice et vous mettez en branle toute une autre partie... Cette loi valable aussi pour les châteaux de cartes se vérifie dans les ouvrages qui s’enrichissent infiniment de ces modifications que l’on croit légères et qui finissent par ébranler le reste. Sitôt que les modifications du texte de la pièce ont été faites, elles m’ont donc amené, tout naturellement, à bouger un peu l’équilibre des choses dans le récit. J’ai notamment approfondi le personnage de Judith, l’infirmière qui découvre le texte de Sergio. Ça a commencé par le prologue et puis ça a produit tout un épilogue qui n’existait pas du tout... ce qui a pour effet de mieux équilibrer l’ensemble tout en approfondissant le personnage. Une autre variation de la « silhouette Gainsbourg » à travers Judith...