Merde à Vauban !
Avec le temps Léo, tu t’en vas pas et c’est extra !
Et pourtant, avec le temps, tu as raison tout s’en va ! Monsieur William, Mister Georgina, Ludwig, les anarchistes, Kristie et Pépé, « dans les ascenseurs camarades ! »
Avec le temps, tout s’en va… Les robes de cuir, « comme un fuseau », les jolies mômes, les the nana, avec « des p’tits yeux doux »… « Pour tout bagage on a vingt ans », « les bateaux et les filles, ça fait bien des chichis ! »
Avec le temps, tout s’en va… La solitude, la vie d’artiste, la mélancolie… « Albatros à chaine et à guêtres, cigale qui claque du bec, tu meurs de la fonction urbaine… Quand le flic t’engueule et qu’il ne sait pas que tu le dégueules en rentrant chez toi » !
Avec le temps, tout s’en va… L’oppression, l’affiche rouge, les dieux, les maitres, « ces yeux qui te regardent et la nuit et le jour ».
Avec le temps, tout s’en va… « Rue Soufflot, les vitrines font la gueule, sans un mot, j’me débine, j’ferme ma gueule »…Toutes les fortifications du temps, « Ce Boulmiche d’autrefois », le quartier latin, Paname, « tous ses poulets, toutes ses autos », les chevaux de la mer, comme à Ostende, et puis « en Bretagne y’a toujours la crêperie d’à côté et un marin qui t’file une bonne crêpe en ciment tellement il y a foutu des tonnes de sentiments ! » Merde à Vauban !
Avec le temps, tout s’en va… Avec le temps, tout s’en va… mais pas toi Léo !
« Tu sors dans la rue tes mots pour prendre l’air, avec, dans le museau, la fidèle lumière » !
Pas toi, Léo, ni la mémoire et la mer, ton bateau ivre à toi ... « Sprint gagné sur l’écume, tu es le fantôme Jersey, celui qui a la marée dans le cœur et qui vient lancer la brume en baiser »… Et merde à Vauban !
Ferré