Gainsbourg, Baudelaire et les jardins de l’art
« De l’été c’est la fin
Les fleurs ont perdu leurs parfums
Qu’emporte un à un
Le temps assassin »
Ce quatrain extrait de la chanson de Gainsbourg, « Dépression au-dessus d’un jardin », a des accents profondément baudelairiens. Elle constate l’état de spleen du poète des « Fleurs du Mal » et associe subtilment le psychologique au météorologique. L’âme du Baudelaire, avant d’être « un cimetière abhorré par la lune » est un jardin dévasté par l’automne.
« Le Tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage
Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils »
Un seul coupable aux yeux des deux dandys… Le temps qui « mange la vie » et « qui ronge le cœur ». A moins que l’été prochain, ne ramène sinon l’amour, du moins « les fleurs nouvelles que je rêve » : l’œuvre d’art, « les Fleurs du mal », le jardin retrouvé, la promenade élégante de Catherine Deneuve, la fragilité épanouie de Jane Birkin, la beauté végétale de Brigitte Bardot !