Rester auprès de son arbre
Brassens se disait le voisin du dessus, « d’un certain Blaise Pascal » qui lui donnait gentiment des conseils amicaux…
Parmi ces conseils, il semble avoir retenu, bien avant l’heure du confinement, celui qui consistait à rester non pas « dans une chambre », mais auprès de son « arbre » ce qui revient à peu près à la même chose. L’arbre est un salut pour l’homme inquiet et meurtri, il est une source de renouvellement et d’inspiration… « Auprès de mon arbre, je vivais heureux ». Comme l’écrit Michel Tournier, admiratif du Petit Poucet, « l’arbre est un piège à vent, un piège à soleil, un certain équilibre entre une ramure aérienne et un enracinement souterrain ».
Ce compagnon de l’homme, cousin du « grand chêne » (autre chanson de Brassens) est là pour rééduquer celui qui se comportait « comme un saligaud » et qui quittait sa femme sous prétexte qu’il lui voyait « tout le temps le nez au milieu de la figure ». Il est un sage contemplatif qui lui apprend à distinguer, de sa mansarde, « des lézardes sur le firmament ».