L’enfant gâté au Capitole
Un jour, l’enfant gâté se lasse du parc à jeux.
D’abord, il fait la gueule, multiplie les grimaces.
Puis il arrache sa barboteuse et en tient une couche.
Il braille, il vitupère, défonce les barrières.
Trépigne, saborde et fait des tas d’histoires,
Saccage tout, veut qu’on s’occupe et qu’on parle de lui.
Alors, il jette ses jouets, cogne contre la vitre,
Agite la fenêtre et la sort de ses gonds.
Puis les deux bras croisés, raconte des salades,
Met du poil à gratter, envoie des boules puantes.
Équipe ses soldats de plomb, barbouille sa Barbie,
Se maquille le visage, se lance dans les cordes,
Brandit le soupçon et le pistolet en plastique,
Accuse la vérité d’avoir la morve au nez.
Lui arrache son masque, se la colle au visage.
Monte sur la barrière, comme sur son Capitole,
Se jette dans le vide, suspend sa vérité
Qui n’est déjà plus le Mensonge,
Mais qui lui sert de croc,
De filet,
De grappin.