Plongée en littérature avec ou sans le masque
Quand commence un cours sur Rimbaud ou sur Jack London, ils portent tous des masques mais refusent de plonger dans ces récifs de Littérature de haute mer.
Ils pataugent et respirent mal, écartent un coin de leurs masques sans tubas.
Alors ils lisent le texte à voix haute, mais ils ne trouvent pas l'oxygène. La voix est épaisse et chaque mot pèse lourd. On a forcé leur corps à plonger dans l'étrange aquarium du langage.
Sur les parois de verre du bocal, s'agitent de drôles d'algues figées. On voit des yeux affolés qui promènent vaguement des antennes.
La pleine mer, les bateaux ivres, la profondeur du ciel, ça ne se creuse que dans les vagues. La découpe des coraux, les millions d'oiseaux d'or, les lames où s'embrasent les voyelles, ça ne se lève et ne s'aiguise que dans le feu.