« En lisant, en écrivant »… (Dosette de lecture n°2) Barbey D’Aurevilly : « L’Ensorcelée ».
Il y a des endroits qui se ressemblent et qui entretiennent les uns avec les autres d’étranges correspondances. Ce roman commence par une rêverie sur la lande du Cotentin… Face à cette étendue sauvage, l’auteur se demande (en 1852) quelle part sera laissée au pouvoir de l’imagination du fait de « l’effroyable mouvement de la pensée moderne ».
Son récit le ramène à l’époque des Chouans qu’il compare à l’après Culloden en Écosse. « Une époque aussi intéressante à sa manière que l’époque de 1745 en Écosse, après la longue infortune de Culloden. On sait que tout ne fut pas dit après Culloden et qu’il resta encore dans les Highlands plusieurs partisans en kilt et en tartan qui continuèrent sans réussir le coup de feu comme les Chouans… »
Le héros, l’abbé de la Croix Jugan est un de ceux-là et, dans tous les sens du terme, un revenant… Il cache sous son capuchon noir un visage monstrueux, une « gueule cassée » par une balle. Mais la dévote et exaltée Jeanne de Feuardent tombe éperdument amoureuse de ce personnage dont la voix et la pensée la fascinent.