« En lisant, en écrivant »… (Dosette de lecture n°4) Giraudoux, « la Guerre de Troie n’aura pas lieu »
Comme d’autres dramaturges de son époque, Giraudoux interroge les mythes anciens pour réfléchir sur la modernité. La guerre de Troie s’est déclenchée à cause d’une « beauté fatale » : celle de la Grecque Hélène qui a bouleversé le cœur du Troyen Pâris et précipité le Destin : « le Destin, c’est l’accélération du Temps ».
Dans cette tragédie, Giraudoux constate amèrement qu’il y a une sorte de vocation des hommes à faire la guerre ; à s’envoyer des missiles avec une sorte d’acharnement ridicule et quel qu’en soit le prétexte (même si, à la fin, Pâris consent à rendre Hélène à Ménélas)
Que ce soit aux portes de Troie ou d’une autre cité, le cheval furieux s’est emballé au détriment de l’humanité et de l’équilibre, et les soldats aliénés s’enivrent de l’odeur de la bataille comme ce chevalier du film Sacré Graal qui veut à tout prix se battre malgré les amputations qu’il a déjà subies : « Si toutes les mères coupent l’index droit de leur fils, les armées de l’univers se feront la guerre sans index. Et si elles lui coupent la jambe droite, les armées seront unijambistes… »