« Loin, bien loin » : Rimbaud au bac de français
« Rimbaud et le départ vers le lointain » … C’est, en d’autres termes, l’un des sujets de dissertation proposé cette année au bac de français aux élèves de premières et c’est aussi l’un des moteurs qui a guidé mon roman « Over the Rimbaud ».
« Loin, bien loin » : Rimbaud au bac de français
« Rimbaud et le départ vers le lointain » … C’est, en d’autres termes, l’un des sujets de dissertation proposé cette année au bac de français aux élèves de premières et c’est aussi l’un des moteurs qui a guidé mon roman « Over the Rimbaud » (https://www.helloeditions.fr/product/over-the-rimbaud/).
Il décrit un Rimbaud qui s’en va loin, sous les yeux effarés de la jeune fille qui l’a aimé et qui commence, à travers ce voyage, à devenir une femme autre. Celui qu’elle ne cesse d’aimer s’en va tellement loin de tous les repères petits bourgeois qu’on a cherché à lui imposer à Charleville…
Loin, bien loin des rangs de l’école et des ragots des rues, loin de toutes les « casquettes de plomb », des « mesquines pelouses », de ces « tout petits chiffons à petites bottines », loin de ces « fleuves impassibles » et de ces « cotons anglais » qui enflent « les bedaines flamandes », de ces « habits puant la foire et tout vieillots » qu’on enfile pour honorer « le Livre du Devoir » que brandit « la Mère », l’effrayante « Bouche d’ombre ».
Loin de ces poètes de quatre sous que René Char, dans son poème « tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud » désignera comme des « pisse-lyres » ; loin de ces « mains à plume » et de ces « mains à charrue » et de cette langue de boue et de cendres ; loin de ces brumes et pluies des Ardennes…
« Que les villes s’allument ! » pour le compagnon de la « Grande Ourse ». Quelque part où couve le feu de la langue, sous ce « grand désert où luit la Liberté ravie », là où le soleil « lui tannera la peau » et fera sauter les « anciens parapets », là où l’enfant, « le front plein d’éminences », la semelle alerte et le « pied près de son cœur », décollera à la découverte de cet autre « je », de ces tapis de fleurs qui « lui disent leur nom » (Addis Abeba en langue amharique, ça veut dire « fleur nouvelle »), et de « ces splendides villes » illuminées sous la lampe de ce « génie » qui le mène jusqu’au bout de lui-même et jusqu’à l’extinction des feux.
Il décrit un Rimbaud qui s’en va loin, sous les yeux effarés de la jeune fille qui l’a aimé et qui commence, à travers ce voyage, à devenir une femme autre. Celui qu’elle ne cesse d’aimer s’en va tellement loin de tous les repères petits bourgeois qu’on a cherché à lui imposer à Charleville…
Loin, bien loin des rangs de l’école et des ragots des rues, loin de toutes les « casquettes de plomb », des « mesquines pelouses », de ces « tout petits chiffons à petites bottines », loin de ces « fleuves impassibles » et de ces « cotons anglais » qui enflent « les bedaines flamandes », de ces « habits puant la foire et tout vieillots » qu’on enfile pour honorer « le Livre du Devoir » que brandit « la Mère », l’effrayante « Bouche d’ombre ».
Loin de ces poètes de quatre sous que René Char, dans son poème « tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud » désignera comme des « pisse-lyres » ; loin de ces « mains à plume » et de ces « mains à charrue » et de cette langue de boue et de cendres ; loin de ces brumes et pluies des Ardennes…
« Que les villes s’allument ! » pour le compagnon de la « Grande Ourse ». Quelque part où couve le feu de la langue, sous ce « grand désert où luit la Liberté ravie », là où le soleil « lui tannera la peau » et fera sauter les « anciens parapets », là où l’enfant, « le front plein d’éminences », la semelle alerte et le « pied près de son cœur », décollera à la découverte de cet autre « je », de ces tapis de fleurs qui « lui disent leur nom » (Addis Abeba en langue amharique, ça veut dire « fleur nouvelle »), et de « ces splendides villes » illuminées sous la lampe de ce « génie » qui le mène jusqu’au bout de lui-même et jusqu’à l’extinction des feux.