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Dosette de lecture n°151 : Eddy L. Harris : « Confession américaine ». La fureur du rhinocéros doré.

Publié le par Eric Bertrand

           Quelle est notre part de responsabilité « dans la transformation de la « ville brillante sur la colline » (ville jadis fallacieusement promise par Ronald Reagan) en merdier plaqué or et puant sur un tas de conneries ? »
           Dans son essai sur l’Amérique d’aujourd’hui, l’écrivain Eddy Harris qui vit depuis de nombreuses années en Charente et que j’ai eu un jour le plaisir de rencontrer alors qu’il présentait aux élèves son récit sur la descente du Mississipi en canoé (« Mississipi Solo ») s’interroge sur l’état de son pays malheureusement tombé dans les pattes de celui qu’il qualifie de « veau d’or » ou « d’ange exterminateur ».
            La chute est brutale mais elle n’est pas nouvelle et l’auteur remonte jusqu’aux années de son enfance pour expliquer comment dans ce pays, comme les autres Américains, il a lui aussi été « mené en bateau ». Balloté dans tous les sens, trompé par les mensonges d’une « nation sous l’autorité de Dieu indivisible avec la liberté et la justice pour tous », tout petit, il se sentait pourtant prêt à « viser les étoiles » comme on le lui enseignait à l’école. Il a longtemps cru en la prophétie de Martin Luther King et en l’élection d’Obama qui semblait pouvoir abolir le persistant écart entre noir et Américain, riche et pauvre, catholique et protestant... 
             Mais au bout du compte, le « Messie », malgré sa venue, n’a fait qu’ouvrir la voie à « l’ange exterminateur » et, fatalement, « après avoir été avec Obama sur la montagne Martin Luther King », il a fallu redescendre « pour retrouver l’idole ». Trump est l’incarnation d’un nouveau type de rhinocéros tel que Ionesco n’en aurait pas rêvé et qui, arrogant et cramoisi, vitupère quelque part à Wall Street, sous la forme de « la statue d’un énorme taureau doré ». 

Dosette de lecture n°151 : Eddy L. Harris : « Confession américaine ». La fureur du rhinocéros doré.
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