Dosette de lecture n°155 : Henri Bosco : « Le Mas Théotime », une terre et un mas démâté.
Comment, après Giono et Pagnol, donner idée de la force sensorielle et magnétique de la Provence ? Au début de ce roman, Pascal Dérivat, le narrateur, hérite d’un mas et de métairies et, à travers ce territoire qu’il affectionne, d’une terre âpre et jalouse, belle et violente dont la mémoire et l’intimité sont tourmentées. Il en devient le farouche gardien, fasciné par la présence quasi charnelle de son nouveau domaine.
Mais d’autres ombres que la sienne continuent de hanter les lieux en même temps que les lourds sangliers qui dévastent les récoltes et disparaissent avec la nuit. Et le retour à Théotime de Geneviève, une cousine éloignée pour laquelle Pascal avait ressenti, dans le passé, un sentiment trouble, ne fait que précipiter dans la tourmente ce mas d’apparence si paisible, mais entouré d’une terre trouble, travaillée par des forces obscures et capricieuses jamais complètement domestiquées.