Avec Voltaire et Trump, un sandwich à La Barre
On se souvient peut-être de ce temps où les philosophes partaient en croisade contre l’obscurantisme et prétendaient faire briller les Lumières du Progrès ; dans son Dictionnaire philosophique, Voltaire dénonçait les autorités religieuses qui avaient châtié par une exécution atroce un jeune homme, le chevalier de la Barre, parce qu’il n’avait pas daigné enlever son chapeau lors d’une procession, parce qu’il avait chanté une chanson impie et parce qu’il cachait des livres jugés « infâmes » chez lui.
Que dirait-il s’il entendait cette sinistre condamnation qui a touché un citoyen américain indigné de la répression disproportionnée que Trump impose aux villes qui osent refuser le carcan militaire de l’armée ? Ce ne sont plus, cette fois-ci du moins – car hélas, ils reviennent en force en cette période de ténèbres – les religieux qui frappent, mais les troupes de la garde chargées de rétablir « l’ordre » et de combattre une « criminalité galopante ».
Voltaire, toi qui as maudit le fanatisme, toi qui as aussi écrit « De l’horrible danger de la lecture » pour te moquer de ceux qui craignent les idées et l’élévation de l’esprit, reviens vite pour redonner leur sens aux mots et brandir ton chapeau, ton livre ou ton sandwich !
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