Ne quittons pas encore
le périmètre de Nino… L’emballement de Gigi au moment où il voit l’Americaine pour la première fois, emprunte beaucoup en effet à la façon dont il réagissait en
présence d’une étrangère…
« (…) Salvatore : c’est
l’Americana !...c’est la première fois que je la vois en ville, d’habitude, elle reste dans sa villa ou voyage avec son père. C’est la fille du réalisateur américain,
Ferrari. Gilda Ferrari… Sacré fauve, hein ?
Gigi : (abasourdi) : quelle vision ! Ferrari… Quel bolide ! (Reprenant progressivement ses
esprits) Quelle villa ?
Salvatore : la villa sur la plage, tu sais, la plage du
ponton ! Atterris mon vieux !
Gigi : (sous le coup de l’éblouissement) : che
marevigliosa ! ...Non ci credo, non ci credo ! Merveilleuse élégance ! Des yeux brillants,
malicieux, insolents, des yeux de braise, Salvatore ! Una principessa ! Les cheveux en diadème, la nuque torsadée comme un thyrse, l’échine de bronze ! (Comme un
somnambule, il se lève pour mimer la démarche de la jeune fille) Quel déhanchement Salvatore, tu as vu cela ? Un coup à droite, à coup à gauche, une vraie balade entre deux
hémisphères !... Je n’ai jamais vu une fille comme ça, Salvatore ! Elle me fait l’effet d’un coup de tonnerre…(…) »
Au cours de ce voyage, j’ai été
victime d’une vision qui peut rappeler (avec un brin d’humour, que le lecteur se rassure !) celle à
laquelle Gigi est confronté à la scène cinq de l’acte 1. Cela s’est passé à Palerme, et j’y reviens demain…
Un bolido ! Non ci credo, non ci credo !