D’abord une info pratique : suite à un problème inattendu (au niveau salle) la répète du 12 mai prochain est annulée : elle sera remplacée par une répète
le mercredi 9 dans l'après midi en présence de tous les musiciens. Puis viendra celle du jeudi 10, celle du mardi 15 enfin, qui devrait être LA
GENERALE, à partir de 19h00.
« (…) A ce moment, au beau milieu du corso, il vit s’avancer dans leur direction un « spécimen » qu’il ne put identifier. Interloqué, et
tout entier à l’examen de la créature, il ouvrait la bouche, ajustait ses lunettes. Ce qui le saisissait, c’était la blondeur et l’élégance. Cette fille-là avait quelque chose de particulier dans
la démarche et dans le vêtement, une grâce spéciale qui touchait tout, les pieds, les jambes, la taille, le ventre, la poitrine, le visage et jusqu’au petit bout de langue qu’elle tirait.
Le temps s’était suspendu. Le café faisait probablement effet : les doigts de Gigi s’étaient mis à trembler et le souffle haletait (…) » Version
narrative, extrait chapitre 7
Un mannequin qui pose pour un magazine… Une beauté au ralenti puisque, à la différence
des autres passantes, elle ne passe pas…au contraire, elle appuie le geste, avance, recule, sourit avec un plaisir insisté. Le rouge à lèvres est à point, le pantalon moulant la toile des jambes,
les cheveux artistiquement arrangés « à la Primavera » de Botticelli.
Elle le sait, elle passe une main dans les cheveux qui ondulent. Les doigts
tièdes de printemps. C’est devant la cathédrale, il Duomo, qu’elle pose pour un petit groupe de photographes et de techniciens complices du jeu de scène. Une Fiat 500 est posée
là, devant la cathédrale, comme un volume supplémentaire, pour faire jouer les contrastes, les couleurs, les symboles, les anachronismes, que sais-je ce qui se passe dans
l’esprit affolé du photographe qui joue de l’appareil comme d’une gachette.
Et le matin suivant, sur un passage clouté, au détour d’une place remplie de palmiers,
elle porte une robe à fleurs courte, le soleil est plus chaud. Elle a retrouvé le même sourire, le même pas de danse, au ralenti, Botticelli est peut-être derrière elle. Mais
cette fois, le car de l’aéroport ne fait que passer, le chauffeur klaxoner et le photographe courrir derrière ce spectre de beauté prisonnier dans la lumière.
Momento di Primavera.