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Lampedusa : on reste en Sicile avec "le Guépard "!

Publié le par Eric Bertrand

J’ai ramené mercredi à Rennes les caméras empruntées par Raphaël à la section « Arts du spectacle »… Désormais, le spectacle est « dans la boite » et nous restons en contact afin de suivre les étapes du montage… En attendant, je publie ce matin un article sur un événement scolaire qui met la Sicile en vedette… Le programme de Terminale L a été révélé pour les années scolaires 2007-2008 et 2008-2009, l’Italie est à l’honneur, d’abord à travers le Vérone (non pas de Laure Manaudou !) mais de Roméo et Juliette de Shakespeare et ensuite à travers la Sicile du Guépard, de Lampedusa, œuvre déjà citée plusieurs fois à propos du Ponton et de ses sources. Beau roman, très « psychologique »… Voici notamment un extrait du roman qui invite le lecteur à réfléchir sur ce « terreau » qui produit « la plante sicilienne ». C’est le Prince Salina, personnage délicat et cultivé qui propose cette analyse au chapitre 4 du roman.
 
« Le sommeil, voilà ce que veulent les Siciliens, et ils haïront toujours celui qui voudra les réveiller, fût-ce pour leur apporter le plus beau des cadeaux (…) Les nouveautés ne nous intéressent que déjà mortes, incapables de créer un quelconque courant de vie. De là cet étrange phénomène : la formation, aujourd’hui, de mythes qui seraient vénérables s’ils étaient vraiment antiques, mais qui sont seulement de sinistres tentatives pour nous replonger dans un passé d’autant plus attirant pour nous qu’il est en réalité mort. (…) Tout le monde chez nous passe par une voluptueuse torpeur. D’ailleurs j’ai dit les Siciliens, je devrais ajouter la Sicile, l’atmosphère, le climat, le paysage sicilien. Ce sont ces forces-là qui ont forgé notre âme, au même titre et plus peut-être que les dominations étrangères et les stupres incongrus : ce paysage qui ignore le juste milieu entre la mollesse lascive et la sécheresse infernale, qui n’est jamais mesquin, banal, prolixe comme il convient au séjour d’êtres rationnels, ce pays qui, à quelques milles de distance, étale l’horreur de Randazzo et la beauté de Taormine, ce climat qui nous inflige six mois de fièvre à 40° (mai, juin, juillet, août, septembre, octobre, six fois 30 jours de soleil vertical sur nos têtes, cet été long et sombre comme un hiver russe, encore plus dur à supporter. Vous ne le savez pas encore, mais on peut dire que chez nous il neige du feu comme sur les villes maudites de la Bible (…)"

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Continuare in Sicilia... col gattopardo !
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