Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Des bouts de spectacle dans les oreilles

Publié le par Bertrand

             J'ai toujours été un adepte de la course à pied. « Quel plaisir y a-t-il à courir ? », « il faut être maso ! », « en plus, il faut souffrir seul, dans les autres sports au moins, on est plusieurs et puis on peut aller boire un coup avec l’équipe ! », « y en a qui disent que courir libèrent des toxines de plaisir ! », « ah, ces joggers du dimanche, il faut vraiment être enragés ! » (et j’édulcore les mots)… Voilà en bref quelques instantanés que j’ai souvent entendus à propos de cette activité sportive. Je ne vais pas me lancer non plus dans l’apologie de ce sport particulier et puis… quel rapport avec le spectacle  et la création ? Restons cohérent dans ce blog ! Comme disaient mes professeurs à la fac, il faut savoir tenir la problématique ! Alors voici les mots clés ! L’Ecosse, le spectacle.
              Parmi mes nombreuses occupations «  nature » en Écosse, je consacrais beaucoup de temps à sillonner les secteurs sauvages en courant, plutôt aux premières heures du jour ou au moment du crépuscule. Magnifique moyen d'aller au contact de la beauté d'un paysage, d'une atmosphère, d'un moment de lumière… J'ai emmagasiné ainsi un fonds de sensations. Il y a toujours dans certaines matinées légères, dans les couleurs du ciel, les cris d'oiseaux, l'arrangement de l’horizon, des collines, des arbres, des fleurs, quelque chose comme de la « correspondance » au sens baudelairien du terme. Ca veut dire simplement qu’en courant, je retrouve des émotions liées à l'espace, à cette impression du sauvage grandeur nature (du « wild » dirait Jack London ) que me communiquait la course dans un tel cadre.
              Outre cette perception intime des choses, j'expérimente depuis deux mois environ un baladeur MP3 que j'ai accroché à mon bras. Je cours sur le rythme de musiques dont beaucoup sont écossaises. Le groupe Run Rig, (qui occupe une place importante dans le spectacle et auquel je consacrerai un article prochainement) fait partie de ces artistes qui parviennent à traduire dans leur musique toute la magie de l'Écosse.
              Au détour d'un sentier, à la faveur d'un éclairage particulier, d'un moment d'exaltation, la musique remplit l'espace. J'ai choisi des airs plutôt entraînants. Il n'y a pas que Run Rig dans le spectacle. Il y a aussi la chanson de Mylène Farmer « Fuck them all ». C’est le grand moment de l'entrée en scène des sorcières et le prétexte à un nouveau ballet. Je descendais une petite côte quand la musique a commencé et tout le spectacle s’est mis à défiler.
              Il n'y a pas que des moments de trac et d'angoisse avant un spectacle !
Commenter cet article